Selon ce rapport, les menaces les plus graves pour la planète, notamment le changement climatique, le taux d'extinction des espèces et la faim persistent. Le PNUE soulève que malgré des avancées dans le domaine de la protection de l'environnement, des problèmes ''persistants'' et chroniques restent sans solution. Des problèmes anciens demeurent et de nouveaux problèmes apparaissent, depuis la hausse rapide de ''zones mortes'' dans les océans jusqu'à la résurgence de maladies anciennes et nouvelles liées en partie à la dégradation de l'environnement, a déclaré Achim Steiner, Secrétaire général adjoint et directeur exécutif du PNUE. Le Programme relève également d'autres problèmes liés à la croissance de la population, à la hausse de la consommation des riches et au désespoir des pauvres.Pendant ce temps, des institutions telles que le PNUE, établies pour s'attaquer aux causes profondes des problèmes, restent faibles et souffrent d'un manque de ressources, a souligné Achim Steiner.
Si selon le PNUE, aucun des problèmes majeurs soulevés dans ''Notre futur commun'' ne connaît de prévisions d'évolution favorables, l'objectif n'est pas de présenter un scénario catastrophe, mais un appel urgent à l'action. GEO-4 préconise la réduction de 60 à 80% des émissions de gaz à effet de serre (GES) et souligne que 60% des écosystèmes de la planète sont endommagés et ne sont plus viables à long terme.
D'après le rapport, trois millions de personnes meurent chaque année dans les pays en développement de maladies liées à la pollution de l'eau, la plupart sont des enfants de moins de cinq ans. La qualité de l'eau décline car elle est polluée par des pathogènes microbiens et des nutriments excessifs, souligne le PNUE. D'ici 2025, les prélèvements d'eau devraient selon les prévisions augmenter de 50% dans les pays en voie de développement et de 18% dans le monde développé. La contamination de l'eau reste la cause la plus importante de maladies et de décès à l'échelle mondiale, indique le rapport.
Le rapport avertit également que la population humaine est désormais si importante que ''la quantité de ressources nécessaires pour la faire vivre dépasse les ressources disponibles''. L'empreinte de l'humanité (c'est-à-dire les besoins relatifs à l'environnement) est de 21,9 hectares/personne, alors que la capacité biologique de la Terre est, en moyenne, seulement de 15,7 ha/personne..., explique-t-il.
La capacité du secteur de la pêche est par ailleurs quatre fois supérieure à ce qui serait viable pour la planète, ajoute le rapport. La consommation de poisson a plus que triplé ces 40 dernières années, mais les prises ont stagné ou décliné depuis 20 ans. Concernant la biodiversité, les espèces meurent cent fois plus vite que ce que montrent les études fossiles et 12% des oiseaux, 23% des mammifères et plus de 30% des amphibiens sont menacés d'extinction. L'introduction d'espèces étrangères ou exotiques est un problème croissant, indique le rapport. Une sixième extinction majeure serait en cours, cette fois-ci causée par le comportement humain, affirme-t-il.
Aussi, GEO-4 recense les effets du changement climatique dans sept régions. En Afrique, la dégradation du sol voire la désertification sont des menaces, selon le rapport qui observe que la production de nourriture par habitant a chuté de 12% depuis 1981. Les priorités pour l'Asie et le Pacifique incluent la qualité de l'air urbain, le problème de l'eau douce, la dégradation des écosystèmes, l'utilisation de la terre agricole et la hausse des déchets. En Europe, la hausse des revenus et le nombre croissant de foyers entraînent une consommation d'énergie plus élevée, une mauvaise qualité d'air urbain et des problèmes de transport. Les autres priorités de la région sont la perte de biodiversité, les changements d'utilisation de la terre et les problèmes d'eau douce. En Amérique latine et aux Caraïbes, les scientifiques observent une biodiversité menacée, des dégâts côtiers et une pollution marine. En Amérique du Nord, le rapport fait état d'une hausse des émissions de gaz carbonique et des problèmes d'eau douce liés aussi au changement climatique.
Il y a eu assez d'avertissements depuis Brundtland. J'espère sincèrement que GEO-4 est le dernier, a souhaité Achim Steiner. Le rapport GEO-4 conclut que si ''les gouvernements doivent être au premier plan, les autres acteurs sont tout aussi importants pour réussir à atteindre le développement durable''. Nous comprenons mieux les défis actuels et le moment est venu d'agir rapidement afin de sauvegarder notre survie et celle des générations futures, a souligné le PNUE.