Le Conseil a adopté lundi 28 février ses conclusions sur la stratégie énergétique 2011-2020. Il a réitéré ses conclusions du 4 février dernier (priorité à l'efficacité énergétique, à la sécurisation des approvisionnements et ouvertures vers le nucléaire et les énergies fossiles) et défini les priorités à court, moyen et long termes. Le Conseil vise ''une stratégie énergétique globale pour assurer aux citoyens, à l'industrie et à l'économie une énergie sûre, durable et abordable, qui contribue à la compétitivité européenne''.
Horizon 2020 : priorité au marché intégré, à l'efficacité et à la sécurité énergétiques
À court et moyen terme, le Conseil souhaite la mise en œuvre rapide du troisième paquet législatif sur le marché intérieur de l'énergie et le renforcement des infrastructures (telles que définies dans la communication "Priorités en matière d'infrastructures énergétiques pour 2020 et au-delà").
Il réitère également le rôle clé de l'efficacité énergétique et insiste sur la nécessité de présenter rapidement un nouveau plan pour l'efficacité énergétique (PEE 2011) et d'étudier la question d'un soutien financier quant à sa mise en oeuvre.
Ce plan doit ''être élaboré en conformité et en synergie avec l'initiative phare "Une Europe efficace dans l'utilisation des ressources" et les initiatives qui lui sont associées, conformément à l'objectif indicatif de l'UE en matière d'efficacité énergétique qui est de 20 % pour 2020, tout en tenant dûment compte des disparités concernant la situation de départ, le contexte national et le potentiel de chaque État membre''. Les Amis de la Terre Europe regrettent toutefois qu'aucun objectif contraignant n'ait été fixé.
Le Conseil semble miser quant à lui davantage sur une politique de moyens que de résultats. Le rôle du secteur public, en tant qu'utilisateur mais aussi de promoteur des solutions efficaces, doit être renforcé via l'inclusion de normes d'efficacité dans les marchés publics. Le secteur privé doit également être concerné, tout en évitant des objectifs sectoriels. L'écoconception et l'étiquetage énergétiques doivent être également renforcés. Le Conseil préconise également la révision de plusieurs directives relatives aux services énergétiques, à la production combinée de chaleur et d'électricité, aux services énergétiques et à la fiscalité de l'énergie (proposition de la Commission pour cette dernière).
Enfin, le Conseil insiste sur l'importance d'une production intérieure ''à partir d'énergies renouvelables, de combustibles fossiles ou, dans les pays qui choisissent d'emprunter cette voie, d'énergie nucléaire, dans le respect du cadre réglementaire actuel''. Toujours dans l'objectif de renforcer la sécurité énergétique de l'UE, ''il conviendrait d'évaluer le potentiel dont dispose l'Europe en matière d'extraction et d'utilisation durables de ressources en combustibles fossiles conventionnels et non-conventionnels (gaz de schistes et schiste bitumineux), dans le respect de la législation existante relative à la protection de l'environnement''.
Horizon 2050 : établir une feuille de route rapidement
Pour atteindre ''un système énergétique efficace, sûr et durable à l'horizon 2050'', le Conseil préconise la fixation d'étapes intermédiaires. Pour cela, il souhaite que soit diffusée rapidement une feuille de route énergétique à l'horizon 2050, ''neutre sur le plan technologique, tout en mettant dûment l'accent sur l'efficacité énergétique'', et faisant ainsi ''apparaître les combinaisons de combustibles possibles à l'avenir en Europe et les mesures à prendre dans cette perspective''. Cette feuille de route devra être compatible avec la feuille de route pour une économie à faible émission de carbone à l'horizon 2050 et le livre blanc sur la politique de transport. Les scénarios nationaux existants doivent également être pris en compte.