En 2005 la Commission a défini pour la première fois une approche intégrée de la politique industrielle dans le but d'assurer un bon fonctionnement du marché intérieur et extérieur mais également de répondre aux défis environnementaux. Après deux ans de mise en œuvre, la Commission a présenté la semaine dernière un bilan à mi-parcours. Selon elle, l'industrie est en général saine et dynamique et contribue de manière substantielle à la croissance et à l'emploi dans la Communauté. Par conséquent la Commission estime qu'il n'est pas nécessaire d'opérer un changement fondamental dans la politique industrielle proactive et non interventionniste au niveau de l'UE.
Néanmoins, la Commission semble bien consciente des défis que devra relever l'industrie européenne et notamment des défis environnementaux et climatiques qui, selon elle, devraient s'intensifier au cours des prochaines années. L'UE a en effet fixé des objectifs environnementaux ambitieux pour accroître l'efficacité énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 20 % d'ici à 2020 et promouvoir les sources d'énergie renouvelables. estime Günter Verheugen, vice-président de la Commission et responsable de la politique des entreprises et de la politique industrielle. Le grand défi que l'industrie européenne se doit de relever est d'assurer que l'Europe offre les produits les plus innovants, les plus propres et les plus sûrs au monde, ajoute-t-il.
La Commission rappelle que jusqu'à présent, l'industrie européenne a d'ores et déjà réalisé des avancées significatives pour améliorer son efficacité énergétique. Elle est également bien placée pour saisir les opportunités de l'émergence des industries environnementales. En Europe, ces industries occupent les premiers rangs mondiaux en matière technologique puisqu'elles génèrent un chiffre d'affaires d'environ 2,2 % du PIB de l'UE et occupent 3,4 millions de personnes. Néanmoins, la Commission estime que des contraintes réglementaires et d'autres entraves empêchent l'exploitation pleine et entière des nouveaux débouchés commerciaux. En outre, l'absence d'un marché intérieur et d'une approche mondiale du changement climatique limiterait la taille du marché des produits à faible teneur en carbone et économes en ressources. Pour surmonter ces barrières, la Commission mise une série d'instruments politiques comme ceux basés sur le marché et une réglementation bien conçue. Ces instruments et leur mise en œuvre devraient être définis dans un plan d'action qui devrait voir le jour début 2008.
La Commission prévoit également d'accentuer son appui envers les industries à haute intensité énergétique qui sont exposées à la concurrence internationale et qui pourraient voir leur compétitivité affectée. La Commission s'efforcera d'utiliser divers instruments, y compris sa politique extérieure en matière d'énergie dans les relations internationales, la politique commerciale et le dialogue industriel, pour encourager des politiques durables dans le domaine de l'énergie et du changement climatique au sein des nations partenaires, au rang desquelles figurent la Chine, l'Inde et d'autres pays en développement ainsi que les États-Unis et la Russie, explique-t-elle. À l'automne 2007, un document stratégique sera consacré aux politiques visant à soutenir les industries à haute intensité énergétique, en réduisant leur impact sur l'environnement tout en maintenant leur compétitivité.