La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a annoncé, mercredi 2 septembre, que tous les sites du cimentier Lafarge, situés en bord de Seine en Île-de-France, seront contrôlés, accusés de pollution survenue dans le fleuve. Pour rappel, selon la radio Europe 1, Lafarge aurait déversé du béton et des particules plastiques dans la Seine depuis sa centrale à béton, située dans le quartier de Bercy à Paris (XIIe arrondissement). Un deuxième site du groupe Lafarge-Holcim serait aussi concerné, celui situé au port de Javel à Paris (XVe arrondissement), a ajouté hier Europe 1 : « Du béton pourrait avoir été déversé depuis plusieurs années au pied du pont Mirabeau. » Des photographies montrant des camions du cimentier déversant des liquides dans le fleuve ont été prises, en juin, par une association de riverains.
Une enquête est déjà ouverte par le parquet de Paris pour suspicion de pollution de la Seine par une entreprise de travaux publics. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a saisi, mardi, le procureur de la République, après les révélations d'Europe 1 sur les rejets dans le fleuve issus du site de Bercy. « Ces actes sont intolérables. J'attends des explications du groupe Lafarge et j'ai d'ores et déjà décidé de lancer une opération de contrôle de l'ensemble de ses installations qui bordent la Seine en Île-de-France », a déclaré, mercredi, Barbara Pompili, sur Twitter.
De son côté, le groupe Lafarge a dénoncé, dans un communiqué, un « acte de malveillance » sur son usine de Bercy. L'incident « survenu la semaine dernière est exceptionnel », a ajouté Lafarge qui prévoit de renforcer le contrôle sur ses usines « pour éviter tout nouvel incident ». La centrale à béton de Bercy « a été victime d'une détérioration délibérée d'une plaque d'étanchéité, positionnée sur le dernier bassin de décantation des eaux, qui a entraîné un léger écoulement temporaire d'eau recyclée dans la Seine », a expliqué le cimentier. En revanche, le groupe n'a, pour l'heure, pas communiqué sur les accusations de rejets de béton issus de son usine de Javel. La préfecture de la région et l'Agence régionale de santé ont assuré, le 2 septembre, qu'il n'y a pas d'incidence, à ce stade, de la pollution sur le réseau d'eau de consommation humaine.