"Le monde est confronté à une invisible crise de la qualité de l'eau qui réduit d'un tiers la croissance économique potentielle des zones fortement polluées et menace le bien-être humain et environnemental", alerte la Banque mondiale. Elle demande aux pouvoirs publics d'accorder "une attention immédiate" au sujet.
"La conjonction de bactéries, d'eaux usées et de produits chimiques et plastiques peut extirper l'oxygène de l'approvisionnement en eau et transformer l'eau en poison pour les êtres humains et les écosystèmes", explique l'institution financière internationale. Elle a compilé "la plus grande banque de données au monde" sur le sujet pour rédiger le rapport "Qualité inconnue : l'invisible crise de l'eau (1) ", publié le 20 août.
La Banque mondiale cite la France à trois reprises dans le document. Tout d'abord, le rapport rappelle que l'Etat français a été condamné par la Cour européenne de justice pour violation des limites réglementaires pour les nitrates. "En Bretagne, l'exploitation des fermes d'élevage a provoqué la montée en flèche des nitrates dans les eaux souterraines, bien au-delà des limites de sécurité prescrites", explique le document. Ensuite, la France figure au cinquième rang des pays les plus affectés en termes de pertes de rendements agricoles liées la salinisation des eaux, derrière les Etats-Unis, l'Argentine, l'Inde et l'Ukraine. Enfin, côté solution, l'interdiction des microbilles est citée en exemple dans le domaine de la lutte contre les micro-plastiques.