Au cours de son intervention face aux ONG, Nicolas Sarkozy a assuré que le « Grenelle de l'environnement » ne sera pas un énième colloque pour constater l'urgence écologique et conclure qu'il faut agir. Selon lui l'époque des colloques est derrière nous et le temps est à l'action. Il a donc proposé que ces états généraux se présentent sous la forme d'un contrat entre l'État, les collectivités territoriales, les syndicats, les entreprises et les associations. Je veux que ce contrat engage les responsables, a-t-il expliqué. Ces contrats pourraient porter sur une période de cinq ans avec une évaluation annuelle des engagements.
S'exprimant en présence du ministre de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement Durables, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy a fixé trois priorités en vue de ce « Grenelle de l'environnement » : « prévenir le changement climatique et ses conséquences », « préserver la biodiversité » et « prévenir les conséquences des pollutions sur la santé ».
En attendant la tenue de la conférence, plusieurs groupes de travail devraient être mis en place dans les prochains jours. Un premier groupe « climat » s'intéressera aux transports, à l'aménagement, à la construction, à l'habitat et à l'énergie. Un groupe « biodiversité et ressources naturelles » traitera de l'eau, des espaces protégés, et inclura la pêche et les ressources halieutiques. Ils seront complétés par un groupe de travail dédié au thème « santé et environnement » et un groupe qui se consacrera à l'aménagement rural et au dialogue avec les agriculteurs. Enfin, un dernier groupe traitera de gouvernance écologique et notamment de l'amélioration de l'expertise et des outils économiques d'évaluation ainsi que de la réforme de la comptabilité nationale pour une meilleure prise en compte du développement durable.
Les groupes de travail seront composés de représentants de l'État, des partenaires sociaux, des organisations syndicales et patronales, des associations de la société civile et des collectivités territoriales. Alain Juppé a précisé qu'un point d'étape aurait lieu aux environs du 14 juillet. Nicolas Sarkozy a également proposé que soient organisées des consultations sous forme de réunions interrégionales ou de sondage pour que nos concitoyens puissent s'exprimer sur ce qu'ils considèrent prioritaire.
À l'issue de la réunion, les ONG semblaient plutôt satisfaites. Les représentants de Greenpeace, WWF, les Amis de la Terre, la Fondation Nicolas Hulot, la Ligue de protection des oiseaux (LPO), le Réseau Action climat (RAC), la Ligue ROC, la fédération France Nature Environnement (FNE) et Ecologie sans frontières ont salué une réunion historique qui a, selon eux, dépassionné le débat et les a rassurés. Il semblerait que les sujets qui fâchent comme les OGM ou le nucléaire n'aient pas été directement abordés. Le Président de la République a précisé qu'il y aura des points de divergence mais qu'il ne veut pas que les sujets difficiles soient esquivés.
L'après-midi, des experts de la climatologie et de la biodiversité, comme Jean Jouzel, Jean-Marie Pelt, ou le philosophe Edgar Morin ont été reçus à leur tour pour un premier échange en vue de la conférence d'octobre.