Une baisse jusqu'à 6 centimes d'euro par litre de carburant, c'est la mesure que prendra finalement le gouvernement dans les prochaines 24h et ce, pour trois mois, a indiqué le ministre de l'Economie Pierre Moscovici à l'issue d'une réunion avec les professionnels du secteur. Un mécanisme plus pérenne sera mis en place au-delà de ces trois mois, a-t-il également précisé. Pour parvenir à une telle baisse, l'Etat prévoit pour moitié une baisse des taxes (équivalente à 300 M€) et pour autre moitié, un effort des entreprises.
Cette annonce laisse les associations de consommateurs insatisfaites. La CLCV demande aux pouvoirs publics "de prendre des mesures structurelles et pérennes pour en réguler le prix, mais aussi pour prévenir à l'avenir notre dépendance à ce produit". Outre une régulation des prix sur la durée, l'association souhaite en effet la mise en place d' "une politique de long terme visant à rendre moins dépendants les consommateurs au pétrole et aux carburants en développant des offres alternatives (co-voiturage, auto-partage…), en prévenant l'étalement urbain, en affectant des ressources des taxes provenant de la consommation des carburants au développement de transports collectifs publics adaptés et attractifs, et à la recherche".
Agir sur les constructeurs par la réglementation
Même son de cloche pour les associations de défense de l'environnement. Dans une tribune, le Réseau action climat, Greenpeace, France Nature Environnement, la Fondation Nicolas Hulot et Agir pour l'environnement estiment qu' "une baisse modeste des taxes ne suffira pour absorber la hausse soutenue et structurelle des prix du brut" et que ses effets sur le pouvoir d'achat des ménages risquent d'être rapidement nuls. "A court terme, il aurait été plus souhaitable d'aider financièrement les ménages les plus vulnérables, particulièrement tributaires de leur voiture pour se rendre à leur travail. [… A long terme,] la meilleure façon de protéger [le consommateur] des effets de cette hausse structurelle consiste à l'orienter vers des modes de transports collectifs et plus doux, et lorsque l'automobile est la seule alternative possible, à alléger sa consommation globale de carburant. C'est possible, notamment en obligeant les constructeurs à produire des voitures moins gourmandes en pétrole". Les associations rappellent notamment que le