Face aux enjeux qualitatifs et quantitatifs rencontrés par certains territoires, la recherche de nouvelles ressources en eau est une préoccupation majeure à moyen et long terme. Mais pas question de forer à tout va dans l'espoir de trouver un aquifère exploitable. D'autant plus dans certaines régions dites de « socle » (de roches dures) comme en Bretagne, la géologie rend incertaine la présence d'eau souterraine.
Dans le cadre du projet régional Anafore, mené de 2017 à 2019, le BRGM a donc travaillé à l'élaboration d'une méthode pour identifier de nouvelles typologies d'aquifères de socle. Ce travail, réalisé sous l'égide de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, l'Agence régionale de santé et la région Bretagne, avec l'accompagnement des syndicats départementaux, a permis de produire une cartographie de Zones Potentiellement Productrices (ZPP) en eau souterraine et d'en classer certaines en Zones de Sauvegarde pour le Futur (ZSF).
L'eau peut être facilement accessible même sur des roches dures
Le premier volet du projet a consisté à analyser une centaine de forages déjà existants et très productifs sur le socle armoricain, afin de voir s'il existait une typologie de zones productrices sur ces roches dures. « Jusqu'à maintenant, on considérait qu'il y avait peu d'eau dans ce type de roche, alors qu'en fait les réservoirs peuvent être assez importants. Globalement, ils sont mobilisables en petite quantité, sauf à certains endroits où les volumes prélevables peuvent être conséquents », explique Jean-Michel Schroetter, géologue structuraliste, responsable du projet Anaphore au BRGM. Ce sont ces configurations particulières que le projet a cherché à identifier. « Les failles jouent un rôle important car elles permettent de relier des réservoirs entre eux et de faciliter l'accès à l'eau. Si une faille traverse une bassine naturelle, on y accède facilement », explique le spécialiste du BRGM.
Le BRGM a surtout défini plusieurs profils géologiques expliquant pourquoi ces forages produisaient plus et ce, dans différents contextes géologiques, le tout vérifié sur le terrain.
Une cartographie au service des producteurs d'eau potable
Le second volet du projet a permis d'identifier, selon la géologie, les zones où une exploitation était possible et de définir une carte d'identité de plusieurs sources productrices, disséminées sur toute la région Bretagne en fonction de la typologie locale. « Il fallait savoir que l'eau était là, pour exploiter certaines zones dès maintenant et pour protéger les autres pour une exploitation future », explique Jean-Michel Schroetter.
L'Agence de l'eau Loire-Bretagne a ensuite proposé de définir certaines zones comme « zones de sauvegarde pour le futur » dans les schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE). Les syndicats de gestion des eaux de la région ont désormais toutes les cartes en main pour préparer le futur et amorcer sereinement la recherche de nouvelles ressources si cela s'avère nécessaire.