Il n'aura pas fallu longtemps aux (mal)heureux élus pour décliner ou tempérer la possibilité d'expérimenter la publicité sur les trottoirs, accordée par un décret paru le 24 décembre 2017. Bordeaux, Lyon et Nantes ont en effet été autorisées à tester un nouveau format publicitaire sur le sol, par dérogation à plusieurs règles du code de l'environnement et du code de la route. Le décret pose plusieurs règles : le marquage doit être biodégradable (base aqueuse ou crayeuse), il doit durer moins de dix jours, ne pas dépasser 2,5 m2. De plus, au moins 80 m doivent espacer deux publicités au sol. La collectivité doit effectuer une évaluation de cette expérimentation tous les six mois.
Dès le 26 décembre, la mairie de Bordeaux a rappelé son refus régulier face à ce type de demandes, considérant que cela constitue une pollution visuelle. Elle indique également n'avoir jamais été consultée en amont de cette décision. Nathalie Delattre, sénatrice de la Gironde, va même plus loin et indique avoir demandé aux ministre de l'Intérieur de "bien vouloir motiver les intentions du gouvernement et la finalité" de ce décret. Nantes lui a emboîté le pas dès le 28 décembre, arguant également de la pollution visuelle. La Ville prévoit d'ailleurs de réduire la densité des panneaux publicitaires à partir de février 2018. La métropole de Lyon a quant à elle choisi de tempérer et annonce mener une concertation avec les communes de l'agglomération avant de mettre en œuvre cette publicité expérimentale.
En 2015, la Ville de Paris avait adopté une délibération fixant à près de 500 euros la tarification de l'enlèvement de ces publicités, avec demande de remboursement à l'entreprise qui a réalisé le marquage au sol.