Le gouvernement s'est engagé mardi 29 janvier à soutenir le secteur du nucléaire. A l'occasion du Comité Stratégique de la Filière Nucléaire (CSFN), Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif et Delphine Batho, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie ont présenté leur "contrat de filière". Ce dernier comprend des mesures destinées à inciter les jeunes à se tourner vers ces métiers, à soutenir l'innovation, accompagner la transition énergétique, et à renforcer la cohésion de la filière pour conquérir des marchés à l'export.
Ce signal vient s'inscrire dans un conteste d'engagement du gouvernement pour une réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité française de 75 à 50% et pour la fermeture de Fessenheim d'ici 2016. Ce dernier a notamment souligné dans un communiqué que la filière nucléaire employait près de 220.000 salariés, réalisait un chiffre d'affaires de 46 milliards d'euros (dont 5,6 milliards à l'export) et prévoit d'embaucher 110.000 personnes d'ici 2020.
Création d'un fonds de 133 millions d'euros
Autre annonce des deux ministres : la création d'une structure permettant aux acteurs de se fédérer. Ils ont également assuré mobiliser les instruments de financement export, renforcés lors de la dernière loi de finances.
"Pour faire émerger nos futures « pépites » et financer leur développement, l'État et les principaux industriels de la filière ont créé ce jour le fonds de modernisation des entreprises nucléaires, doté de 133 millions d'euros dont 50 millions dotés par la BPI, à travers le Fonds Stratégique d'Investissement", a indiqué, dans un communiqué, le gouvernement.
"Cette aide d'Etat à l'industrie nucléaire est inacceptable à l'heure où le gouvernement engage un débat national sur la transition énergétique censée mettre un terme à la prééminence du nucléaire dans le mix énergétique hexagonale, a pointé dans un communiqué, l'association Agir pour l'environnement, le gouvernement s'apprête à apporter un soutien financier à un secteur qui gaspille plus de 8,8 milliards d'euros pour la construction d'un réacteur EPR ".
La filière française du démantèlement devrait être renforcée pour répondre aux besoins à venir. Enfin, les conditions de recours à la sous-traitance pourraient être durcies : le cahier des charges social applicable aux prestations de services et de travaux réalisées sur une installation nucléaire de base en France fera l'objet d'un suivi régulier et, potentiellemnt d'un renforcement par des mesures législatives.