Après les réacteurs 1 et 2 de la centrale de Civaux (Vienne) et B1 et B2 de Chooz (Ardennes), c'est au tour d'un réacteur de la centrale de Penly (Seine-Maritime) d'être potentiellement affecté par un problème de corrosion sur un système de sécurité du circuit primaire, rapporte l'AFP. Le défaut a été découvert sur le réacteur 1 de Civaux, actuellement à l'arrêt. Il s'agit de la première fois qu'un tel défaut affecte un réacteur des onze réacteurs français de 1 300 mégawatts (MW).
« On ne sait pas s'il n'y a pas de problèmes ailleurs. EDF est en train de revoir tous les enregistrements [des contrôles effectués dans le passé sur le parc] », a indiqué Karine Hervioux, la directrice générale de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, dont les propos sont rapportés par le réseau Sortir du nucléaire.
Mi-décembre, l'EDF et l'ASN annonçaient la découverte sur les quatre réacteurs du pallier N4, d'une puissance de 1 450 MW, d'un défaut sur des soudures des coudes de la tuyauterie raccordant le système d'injection de sécurité (RIS) au circuit primaire principal. Les soudures expertisées présentent des fissurations liées à un phénomène de corrosion dit « sous contrainte », c'est-à-dire causé par une contrainte mécanique combinée à un milieu agressif. Les quatre réacteurs ont été mis à l'arrêt et EDF a décidé de remplacer les pièces concernées.
Le réseau Sortir du nucléaire estime que la découverte de tel défauts, a posteriori, « sonne comme une remise en question de la qualité des contrôles et de l'analyse des données effectués jusqu'ici ». En outre, les arrêts de réacteurs liés à ces défauts « [apportent] la preuve renouvelée que le nucléaire, présenté comme fiable par ses partisans, peut s'avérer intermittent ». EDF a d'ailleurs révisé son estimation de production nucléaire pour 2022, à 300-330 TWh, au lieu des 330-360 TWh prévus initialement.