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Actu-Environnement

Récupération de la chaleur dans les eaux grises : retour sur la solution d'une société nordiste

La valorisation des calories contenues dans les eaux grises via une pompe à chaleur demande du bâtiment des prérequis particuliers. Son installation dans le neuf ou pour une rénovation lourde peut être rentable, à condition d'un entretien soigné.

TECHNIQUE  |  Bâtiment  |    |  G. Boillot-Defremont
Récupération de la chaleur dans les eaux grises : retour sur la solution d'une société nordiste

Au début des années 2010, sort de l'École des mines de Paris une solution permettant, grâce à une pompe à chaleur, de valoriser les calories contenues dans les eaux grises (toutes les eaux usées à l'exception de celles des toilettes sortent des habitations à 30 °C en moyenne). En 2014, après quelques installations dans des logements collectifs, la solution est rachetée par la société Solaronics Chauffage, qui l'intègre à son catalogue. Puis en 2019, une structure indépendante - Solaronics ECS – est créée pour s'y consacrer entièrement. La même année sort une nouvelle version de ce produit, travaillée pour réduire l'encrassement consécutif au passage des eaux grises dans le système.

Portée et limites d'une solution active

L'écosystème des solutions de récupération de la chaleur dans les eaux grises se divise en deux grandes catégories. La première est dite passive. Le tuyau d'eau froide montant vers le robinet de douche est accolé au tuyau d'eaux grises descendant du siphon, avec pour conséquence un transfert de chaleur statique, de l'ordre de 20 à 30 %. Elle est représentée par des acteurs comme Gaïa Green, Evolsys ou encore l'ancienne entreprise canadienne Power Pipe. La deuxième catégorie de solutions est dite active. Elle requiert un local technique de 40 à 50 m2 au sous-sol où les eaux grises sont dévoyées vers une pompe à chaleur, qui valorise entre 60 et 70 % des calories. Elle est représentée par des acteurs comme ERS Biofluide et Solaronics ECS.

La solution de Solaronics ECS cible les bâtiments à partir de 50 logements, avec une surface de local technique disponible, une séparativité des réseaux entre les toilettes et les autres eaux usées et un besoin en consommation minimum de 5 m3 d'eau chaude sanitaire par jour. Pour ce dernier prérequis, «  en cause principalement le volume de stockage nécessaire afin d'éviter un fonctionnement en court-cycle susceptible d'engendrer des pannes », indique Florian Rémond, de la structure de conseil A4MT, spécialisée dans l'accompagnement des maîtrises d'ouvrage immobilières dans la transition écologique. Florent Chata, directeur général de Solaronics ECS, précise qu'un petit stock tampon d'eaux grises dans le local est prévu afin de parer à ce genre de situation.

Mais un apport continu d'eaux modérément souillées démultiplie les risques d'encrassement. Le problème, identifié par Florent Chata et ses équipes, fait l'objet d'une attention particulière : « Dans la nouvelle version de notre pompe à chaleur, nous avons augmenté la taille des échangeurs. De cette façon, l'encrassement est étalé sur une plus grande surface et donc plus facile à nettoyer. Parallèlement à cette approche curative, nous avons une approche préventive par l'intermédiaire d'un système de télégestion et d'une filtration clarifiante des eaux grises en amont de notre pompe à chaleur»

Une rentabilité à géométrie variable

« La solution proposée par Solaronics ECS fonctionne, mais n'est pas forcément pertinente pour tous les types d'usages. Par exemple, il peut être possible de profiter de l'occasion d'une rénovation lourde pour se raccorder à la géothermie ou à un réseau de chaleur existant pour couvrir les apports en chaud, froid et eau chaude sanitaire du bâtiment », indique Florian Rémond. Il reste que la récupération de chaleur des eaux grises est considérée comme une énergie renouvelable depuis 2019, actualisant une disposition de la RT2012. De fait, elle donne accès à des fiches CEE ou à des subventions Ademe, ce qui rend in fine la solution plus rentable pour son acheteur.

En décembre 2018, le constructeur Bouygues a livré une résidence de cinq bâtiments équipée de cette solution. Six ans après, le propriétaire d'un des 165 appartements du lot et gérant du syndicat de copropriété fait son retour d'expérience : « La promesse commerciale de cette installation était de réduire la consommation d'énergie du chauffage par sept. Nous n'y sommes pas encore totalement. Vu son niveau de consommation, la pompe nous rend aussi très dépendants des tarifs d'électricité. De plus, quand elle est en arrêt, elle passe en mode "ballon d'eau chaude", faisant encore monter la facture. Un entretien au cordeau est donc nécessaire pour s'assurer de son bon fonctionnement. Et pour cela, Solaronics ECS délivre une prestation d'intervention de bon niveau. »

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