L'Union européenne pourrait réduire de 88% les émissions de CO2 des voitures d'ici à 2050 en adoptant massivement le véhicule électrique. De même, les émissions d'oxydes d'azote (NOx) seraient considérablement réduites, passant de 1,3 million de tonnes par an actuellement à 70.000 tonnes. Quant aux émissions de particules fines, elles chuteraient de 28.000 à 750 tonnes par an.
Telle sont les principales conclusions d'une étude (1) publiée par le European Climate Foundation (ECF) le 20 février. Le document, réalisé en collaboration avec des industriels, dont les français Air Liquide, Enedis, Michelin, Renault et Valeo, évalue les bénéfices que pourrait tirer l'Europe d'un développement massif des véhicules électriques. Cette étude vient confirmer les résultats d'une première consacrée à la France et publiée par ECF, la FNH et l'Ademe en décembre dernier. Ces publications interviennent alors que l'Union européenne travaille actuellement à l'adoption d'un paquet "mobilité propre".
Le scénario retenu par ECF prévoit que les véhicules à zéro émission représentent un quart des ventes de voitures neuves en 2030 et l'ensemble des ventes en 2040. Cette catégorie de véhicules regroupe les voitures électriques, les hybrides rechargeables et les voitures utilisant une pile à combustible. Par ailleurs, la réduction des émissions de CO2 de la production électrique suit la trajectoire prévue par l'Europe sur la période allant jusqu'à 2050. C'est-à-dire qu'à cette horizon les véhicules électriques seront essentiellement alimentés par de l'électricité renouvelable. L'hydrogène utilisé par les voitures à pile à combustible serait lui aussi produit à partir d'électricité renouvelable.
Outre la réduction des émissions de CO2 liée à l'automobile de 605 à 70 millions de tonnes par an, le rapport annonce aussi des gains économiques. Le secteur de la mobilité électrique pourrait créer 206.000 emplois net, le coût des importations de pétrole pourrait être réduit de 49 milliards d'euros et le PIB européen pourrait être supérieur de 0,5% en 2050.