Jusqu'à la moitié des terres excavées normandes et franciliennes pourraient être réutilisables, selon les résultats des travaux de caractérisation menés dans le cadre du projet GeoBaPA. Lancé en 2016, le projet visait à déterminer l'acceptabilité environnementale des terres de chantier pour ensuite en assurer la traçabilité. Il offre un référentiel public, gratuit et opérationnel pour faciliter et sécuriser les opérations de déblais/remblais.
Coordonné par la société Soltracing, GeoBaPa a été soutenu par les régions Ile-de-France et Normandie, l'Agence de la transition écologique (Ademe) et la délégation interministérielle au développement de la vallée de la Seine (DIDVS). Il s'est appuyé sur les travaux de l'entreprise de forage Esiris Group et des bureaux d'études BG Ingénieurs Conseils et Geovariances, ainsi que sur l'expertise du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Concrètement, GeoBaPa propose une cartographie précise de la qualité des fonds pédo-géochimiques du bassin parisien basée sur quelque 7 700 échantillons, issus de cinq grandes maîtrises d'ouvrage et plus de 200 sondages. Les analyses montrent que « jusqu'à 50 % des terres excavées sont potentiellement réutilisables sur près de 20 % du bassin parisien ». Plus de 8,2 millions de tonnes de terres pourraient ainsi être réutilisées en Ile-de-France et Normandie.
« La réutilisation des terres excavées en tant que matériau de remblai alternatif sur des projets d'aménagement requiert aujourd'hui des études de compatibilité chimique au cas par cas entre les sites donneurs et receveurs ». GeoBaPa a permis de « déterminer les teneurs habituelles en éléments chimiques dans les sols de la vallée de la Seine, permettant ainsi de s'affranchir du besoin de caractériser les sites receveurs et donc de simplifier les études de faisabilité environnementale ».
L'enjeu est crucial, rappellent les membres du projet : le secteur du BTP est responsable d'environ 75 % des déchets issus des activités économiques et « les terres excavées représentent un gisement en forte croissance dont le potentiel de réutilisation hors site est encore pourtant peu exploité »