Initialement estimé à 3,3 milliards d'euros, l'EPR de Flamanville n'en finit plus de voir son coût augmenter. Alors qu'en juillet 2011, EDF réestimait le montant du projet à plus de 6 milliards d'euros, l'entreprise vient de revoir ses calculs et la note s'avère salée : plus de 8 milliards d'euros, soit deux milliards supplémentaires.
La raison ? L'effet "tête de série", estime l'exploitant, qui rappelle que l'EPR est le premier réacteur de génération 3. Mais ce n'est pas la seule raison. Le groupe a dû revoir le design de la chaudière, réaliser des études d'ingénierie supplémentaires, intégrer de nouvelles exigences réglementaires, ainsi que les prescriptions de l'ASN à la lumière de la catastrophe de Fukushima. Enfin, des dépenses supplémentaires ont été engendrées par des aléas industriels, "comme le remplacement des 45 consoles et ses conséquences sur l'aménagement du planning des travaux ainsi que l'impact financier de l'allongement des délais de construction".
Le projet a pris en effet quatre ans de retard, puisque l'ouverture de l'EPR était initialement prévue en 2012. EDF confirme dans son communiqué la mise en service de l'EPR en 2016.
Les EnR plus compétitives que l'EPR ?
"Ce nouveau surcoût enterre définitivement la compétitivité de la technologie EPR avec un mégawatt heure à plus de 100 € face par exemple à l'éolien terrestre dont le MWh coûte aujourd'hui moins de 80 €", analyse Greenpeace France, qui met également en doute l'entrée en service du réacteur en 2016, au vue de l'aléa lié au remplacement des consoles.
En juillet 2012, un rapport parlementaire sur le coût de l'électricité estimait déjà le montant du MWh produit par l'EPR entre 70 et 90 €, reprenant l'estimation prudente que présentait la Cour des comptes début 2012.