À la suite de plusieurs anomalies liées aux opérations de génie civil relevées depuis le début de l'année 2008, l'ASN avait demandé à EDF, le 26 mai, de suspendre ses travaux et de lui transmettre un plan d'actions correctives. Pour l'ASN, ces anomalies répétées avaient mis en évidence un manque de rigueur de l'exploitant et des prestataires externes dans la construction du futur réacteur. Après examen du plan d'actions transmis par EDF, l'ASN a considéré que les éléments sont de nature à améliorer la performance du système de management de la qualité des activités de construction. Les travaux vont donc reprendre.
Mais à la suite de cette annonce, une vingtaine d'activistes de Greenpeace ont bloqué l'entrée des trois carrières de Montebourg, Lieusaint et Doville (La Haye-du-puits), trois sites qui approvisionnent en sable et en graviers le chantier de construction du réacteur. EDF a été autorisé à reprendre les travaux sur la base de déclarations de bonnes intentions concernant la seule amélioration des contrôles et sans qu'aucun des problèmes qui avaient entraîné l'arrêt du chantier n'ait été réglé sur le fond, estime Yannick Rousselet, chargé de la campagne Énergie à Greenpeace France. Greenpeace considère que l'ASN, qui avait fait preuve de sérieux en contraignant EDF à stopper les travaux de l'EPR, n'aurait jamais dû autoriser un redémarrage dans de telles conditions, conclut Yannick Rousselet.