« On note un regret de la part des collectivités en charge du service public de la chaleur, d'avoir été peu en lien avec la Préfecture et l'Agence régionale de santé (ARS) en termes de consignes données », déplore la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Lorsque des consignes ont été données, les gestionnaires de réseau ont eu à gérer « un contre-signal entre le "restez chez vous" et "continuez l'activité économique" ».
L'enquête de la FNCCR sur la gestion de la crise Covid 19 par les collectivités, dans le domaine des réseaux de chaleur et des chaufferies bois, montre que près des trois-quarts des gestionnaires n'ont pas reçus de consignes de la part des services déconcentrés de l'État, de l'ARS, ou encore des syndicats de collecte et de traitement des déchets. La priorité a été accordée aux réseaux électriques, gaziers, d'eau et de collecte des déchets. Ce constat est « cohérent malheureusement avec la visibilité de la filière », regrette la FNCCR.
Pas de problèmes d'approvisionnement notables
Pour autant, les gestionnaires s'en sortent plutôt bien : l'absentéisme est « très faible » et, contrairement à d'autre service, « on ne dénombre pas, à l'heure actuelle, d'arrêt de réseaux de chaleur ». La fédération rapporte aussi que 40 % des gestionnaires disposaient d'un plan de continuité d'activité (PCA), un document au demeurant facultatif. « À titre de comparaison, (…) si les filières de l'eau et des déchets avaient mis en place une préparation plus grande, les secteurs du gaz et de l'électricité avaient moins anticipé la maille des concessions. »
S'agissant de l'alimentation des réseaux, « une dégradation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique » est constatée. Elle est liée à la volonté de préserver les stocks disponibles. Sur ce point, « la FNCCR souhaite rappeler la nécessité de ne pas céder à la facilité de basculer au gaz en raison d'un effet d'aubaine lié à la baisse des prix du gaz sur le marché, ou en raison d'une crainte injustifiée d'une rupture de l'approvisionnement bois ». D'autant que les difficultés d'approvisionnement restent « marginales ».
L'enquête indique aussi qu'une classification des bâtiments a été faite en coordination avec la collectivité, l'exploitant et les usagers. « La priorité est ainsi donnée en premier lieu aux hôpitaux, pour lesquels des solutions de secours sont par ailleurs systématiquement installées, aux établissements de santé, ainsi qu'aux Ehpad. »