L'Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques, coordonné par l'Iris [Institut de relations internationales et stratégiques], a publié, le 17 janvier, un rapport sur l'analyse de risque des infrastructures critiques énergétiques offshore européennes (1) . Après le sabotage, en 2022, des gazoducs Nord Stream (2) en mer Baltique, sur fond de guerre entre l'Ukraine et la Russie, l'observatoire a en effet souhaité se pencher sur les vulnérabilités européennes dans la production et l'approvisionnement en énergie. Ces fragilités peuvent être de plusieurs ordres : liées au contexte géopolitique, mais aussi aux enjeux climatiques, financiers…
Le rapport étudie les risques pour quatre infrastructures énergétiques offshore déjà en place ou en projet : le gazoduc Trans-Mediterranean, qui relie l'Algérie à l'Italie en passant par la Tunisie ; la plateforme pétrolière norvégienne Johan-Sverdru ; le projet de parc éolien polonais Baltica 2, annoncé pour 2027 ; et le projet d'interconnexion électrique Great Sea, qui devrait relier Israël et Chypre à la Grèce.
Les installations en surface, comme la plateforme pétrolière ou le parc éolien, sont particulièrement vulnérables à des risques de sabotages, comme la guerre en Ukraine l'a montré, avec des survols de plateformes pétrolières par drone ou la navigation de navires russes autours de parcs éoliens. Mais les risques de sabotage peuvent également passer par des cyberattaques, note le rapport.
Les risques liés aux changements climatiques concernent surtout des arrêts temporaires, en cas de tempête par exemple, ou des questions de résistance des matériaux à la corrosion… Enfin, la pertinence économique des projets de liaison énergétique peut être compromise par des tensions géopolitiques, des interruptions de flux, des tensions sur les matériaux et leurs coûts... Tous les projets énergétiques sont également confrontés à la sécurisation des financements aujourd'hui.