Quatre ans après le lancement du premier plan de lutte contre l'échouage d'algues brunes aux Antilles, le ministère de la Transition écologique en a annoncé un second, le 18 mars dernier. Ce plan interministériel, intitulé « Sargasses II » (1) , prévoit l'allocation de 36 millions d'euros de crédits nationaux entre 2022 et 2025. En 2018, les mesures de gestion de crise préconisées par l'ancien ministre, Nicolas Hulot, avaient bénéficié de 13 millions d'euros sur deux ans.
Favoriser une gestion locale pérenne
Le plan « Sargasses II » vise donc à structurer la gestion du phénomène dans les territoires d'outre-mer concernés (Guadeloupe, Martinique et les îles du Nord), à la pérenniser et à en savoir davantage sur les sargasses elles-mêmes. Le gouvernement prévoit ainsi l'instauration de plans territoriaux de gestion (actuellement en concertation avec les collectivités impliquées) dès cette année. Dotées chacune d'un comité de pilotage territorial soumis à un futur comité de pilotage national, ces déclinaisons locales seront responsables de l'organisation des actions de prévention, de collecte et de stockage des algues.
Elles seront aidées dans leurs tâches par la création d'un atlas cartographique des sites d'échouement. Elles seront également assistées par la mise en place, dès juillet prochain, d'indicateurs communs de surveillance des gaz toxiques (notamment, le sulfure d'hydrogène ou H2S), émis par les algues en décomposition et détectés localement par un réseau de capteurs. S'agissant du stockage des sargasses collectées, le gouvernement compte sur l'élaboration d'un encadrement ICPE « sur mesure ». En outre, le plan « Sargasses II » mise sur la fourniture, dès 2023, d'un service de prévision (jusqu'à deux mois) des échouements par Météo-France.
De l'enveloppe totale, six millions d'euros seront consacrés à la recherche. Une première moitié financera des études « en amont », afin de mieux prédire la prolifération des algues. La seconde soutiendra des « actions de recherche appliquée », concentrées par exemple sur leur valorisation. Ces crédits complètent les neuf millions déjà alloués aux projets de recherche sélectionnés dans le cadre de l'appel à projets « Sargassum ».