Dix litres par jour et par habitant, c'est la quantité d'eau potable que les producteurs d'eau doivent être en mesure de fournir à la population si leurs installations d'approvisionnement habituelles venaient à être hors services. C'est dans le cadre de ce plan dit d'ultime secours que l'usine à puits de Pantin (Seine-Seint-Denis) du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) vient d'être réhabilitée. Le syndicat dispose dorénavant de quatre sites entièrement dédiés à la distribution d'eau en cas de situations exceptionnelles comme une attaque terroriste, une pollution des eaux de surface ou une panne électrique généralisée.
Puiser jusqu'à 800 m de profondeur
Le site de Pantin, dont l'activité était à l'arrêt depuis début 2000, est doté de quatre forages qui puisent l'eau dans deux couches géologiques différentes, l'Albien et l'Yprésien, situées respectivement à 150 m et 800 m de profondeur. Ces nappes souterraines sont ainsi protégées des actes malveillants et ne peuvent être utilisées que dans le cadre d'une crise majeure. Des eaux très sûres et qui nécessitent peu de traitement contrairement aux eaux fluviales qui sont celles utilisées par les équipements courants.
Enfin, pour assurer l'autonomie énergétique de l'installation et sa mise en service immédiate si l'un des scénarios d'urgence venait à se produire, l'usine dispose d'un groupe électrogène fixe qui lui permet de fonctionner durant plusieurs semaines.
Ce sont les habitants de Pantin et des communes alentour qui profiteront en priorité de cette distribution. Les Parisiens eux bénéficient d'un autre plan d'alimentation d'urgence assuré par Eau de Paris, l'opérateur chargé de fournir la capitale en eau potable.