Dans un entretien au quotidien Le Parisien (1) publié le 23 mai, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a indiqué qu'elle restait ouverte à l'extraction du gaz de schiste si "de nouvelles technologies non dangereuses" étaient mises au point.
"Pour extraire le gaz, il faut en effet provoquer des explosions souterraines dont on ne maîtrise pas l'impact. On ne sait pas si ces fracturations hydrauliques ne risquent pas de provoquer des fuites de gaz dans les nappes phréatiques et de contaminer l'eau potable. Moi, je ne suis pas dogmatique et si de nouvelles technologies non dangereuses apparaissent, pourquoi pas ?", a déclaré la ministre.
Mais compte tenu "des incertitudes, la France a raison d'appliquer le principe de précaution", a réaffirmé Mme Royal. La loi du 13 juillet 2011 interdit la technique de fracturation hydraulique. Lors de l'émission du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro du 6 avril, la ministre avait déjà déclaré qu'elle ne fermait pas la porte aux perspectives de recherche d'extraction.
Vigilance en Seine-et-Marne
En novembre 2013, le prédécesseur de Ségolène Royal, Philippe Martin, avait refusé de valider le transfert au groupe pétrolier Hess Oil de sept permis de recherche d'hydrocarbures situés principalement en Seine-et-Marne. Vincent Eblé, le président du Conseil général s'est dit inquiet des propos tenus par la ministre. "Au-delà de l'interdiction de la fracturation hydraulique, c'est la pertinence de l'exploitation des pétroles et gaz de schiste que nous mettons en cause", a indiqué M. Eblé en rappelant "son opposition déterminée à toute poursuite de recherche" dans le département.
Auditionné le 20 mai par la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, Mme Royal a confirmé "la position de l'Etat" sur ces sept permis. "Rien ne changera sur ces permis", a-t-elle déclaré.