Alors qu'une simulation des mesures de délestage est en cours, ce vendredi 9 décembre, des associations de maires, d'intercommunalités et des fédérations de collectivités alertent le Gouvernement sur les risques de coupures pour les services d'eau et d'assainissement. En effet, si les mesures d'économies ne sont pas suffisantes (1) pour gérer les tensions sur les réseaux de gaz et d'électricité, le Gouvernement envisage des délestages « tournants » durant deux à trois heures durant les pics de consommation, soit le matin (entre 8 et 13 heures) et le soir (entre 18 et 20 heures).
Certains usagers « prioritaires » seront toutefois préservés de ces coupures. « Les services publics d'eau et d'assainissement ne figurent pas dans la liste de activités relevant du « service prioritaire - même les ouvrages d'AEP [alimentation en eau potable] relevant de la législation sur les activités d'importance vitale ne sont pas automatiquement prioritaires », regrette Regis Taisne, chef du département cycle de l'eau de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Or les sites épargnés sont inscrits sur des listes classées secret défense. Et selon les départements, les opérateurs publics d'eau et d'assainissement rencontrent plus ou moins de difficultés à savoir s'ils seront concernés ou pas.
Des coupures pas neutres pour les services
Pourtant ces coupures ne seraient pas sans conséquence sur la fourniture d'eau potable et le traitement des eaux usées. Pour ce qui concerne l'eau du robinet, ces interruptions priveront d'alimentation électrique les différents dispositifs de production d'eau potable. Et donc l'eau qui circulera sera uniquement celle produite avant la coupure et qui ne nécessite pas d'être pompée. Ensuite, le redémarrage des installations mobilisera l'intervention d'opérateurs et nécessitera un temps variable, selon la configuration des sites.
Des précisions sur les coupures un jour avant
« Il est indispensable pour l'organisation de tout service minimum que l'État fournisse aux communes des informations plus en amont des coupures », a ainsi réagi l'Association des maires de France (AMF). Ces conséquences peuvent être limitées si les opérateurs peuvent anticiper les coupures. Et donc connaître à l'avance les sites concernés, mais également, pour ceux qui seront touchés, recevoir des précisions sur les modalités de coupure un jour à l'avance.
Les ministères doivent en principe organiser une réunion avec Enedis pour s'accorder sur les mesures possibles. « Il est indispensable de mettre sans attendre autour de la table l'État et les élus locaux, afin de préparer des protocoles anticipés ciblant les zones prioritaires exemptées de délestage, a ainsi appelé Sébastien Martin, président d'Intercommunalités de France. Il faut que l'État travaille main dans la main avec les élus pour que chacun sache quoi faire dès qu'un risque de coupure est identifié. »