Le ministère de la Transition énergétique a validé le principe d'un soutien de l'État à la ferme hydrolienne Flowatt. Porté par les sociétés Hydroquest et Qair, ce projet pilote vise à exploiter l'énergie des courants marins du raz Blanchard, dans la Manche, par l'implantation de sept hydroliennes de 2,5 MW. La future ferme sera soutenue à hauteur de 65 millions d'euros au minimum sous forme de subventions et d'avances remboursables et bénéficiera d'un tarif d'achat de l'électricité produite, sur le même modèle que le soutien à l'éolien flottant. « L'attribution de ce tarif d'achat est conditionnée à une notification à la Commission européenne. Les démarches associées débuteront dès cet été », précise le ministère.
« Avec sept machines de 2,5 MW, soit 17,5 MW au total, ce sera le plus gros projet pilote d'hydrolien au monde », décrivait Guillaume Gréau, directeur du développement d'Hydroquest il y a quelques mois à Actu-Environnement. Il devrait produire 41 GWh par an en vingt ans, car la production de l'hydrolien est très prédictible. Les machines étant posées au fond de l'eau (à 10 mètres de profondeur), il n'y a pas de perturbation paysagère, pas de conflit d'usage, la navigation reste possible et pas d'enjeu de raccordement », listait le spécialiste. Le bouclage financier du projet est prévu à l'été 2024, suivi de la construction et de la mise en service en 2026.
Une autre ferme pilote est en développement au raz Blanchard : le projet NH1 portée par la société Normandie Hydroliennes (NH), avec l'hydrolienne AR3000 de Proteus Marine Renewable. Il s'agira d'implanter quatre hydroliennes de 3 MW chacune à environ 3 km à l'ouest de la côte du cap de la Hague, en Normandie. Le fabricant d'hydrolienne Sabella espère également y implanter une ferme pilote de 12 MW pour bénéficier de l'énergie d'un des courants marins les plus puissants de la planète.