C'est à Rousset, une petite commune dans les Bouches du Rhône, que Sunpartner Technologies a basé son site de production. Un bâtiment de 1.200 m2 composé d'une ligne de production dernier cri avec la création d'une dizaine d'emplois pour 2017 et encore huit autres en 2018, ingénieurs, techniciens, opérateurs…
Un investissement de huit millions d'euros pour produire des vitrages photovoltaïques. Du verre plus ou moins transparent en fonction de la demande qui va créer par conséquent plus ou moins d'électricité. "Des niveaux de transparence qu'on peut programmer entre 10 et 60%. Avec une transparence moyenne, on va pouvoir produire une centaine de watts au mètre carré", explique Frank Edmé, directeur opérationnel de l'activité vitrage chez Sunpartner. Ce qui est moins qu'avec des panneaux photovoltaïques classiques qui produisent environ 160 watts au mètre carré. Mais l'idée est de couvrir des surfaces beaucoup plus importantes qu'une toiture en visant plutôt l'enveloppe des bâtiments, les façades, "notamment des bâtiments de plus de trois étages qui ont donc des besoins électriques importants et une surface de toiture restreinte ou utilisée pour d'autres usages", poursuit Frank Edmé.
Une technologie attirante mais coûteuse
Pari audacieux sur le rendu esthétique et la production d'électricité, reste à convaincre les promoteurs et architectes à payer un verre photovoltaïque à 400 euros le mètre carré contre 150 euros pour un verre classique sans cellule mais le président de la société, Ludovic Deblois, a confiance. Il prend à son compte les objectifs de la transition énergétique dans le secteur du bâtiment, notamment en mettant en avant l'autoproduction, les bâtiments à énergie positive et les énergies renouvelables. Aussi, il compare les coûts d'installation d'une vitre photovoltaïque par rapport à une vitre classique (voir le reportage vidéo).
Une levée de fonds de 70 millions d'euros depuis 2008.
Ludovic Deblois n'est pas le seul à y croire, la société attire de nombreux soutiens financiers, le dernier en date, le jour de l'inauguration, le 05 octobre, avec la signature d'un accord de prêt de 15 millions d'euros avec la banque européenne d'investissement. Depuis 2008, l'entreprise a pu lever près de 70 millions d'euros auprès de partenaires publics et privés. Cette usine devrait produire 300.000 m2 par an de verre photovoltaïque d'ici 2022. D'ici là, selon Ludovic Deblois, le marché BIPV (Building Integrated Photovoltaics) pèsera 3 milliards de dollars à l'échelle mondiale et il entend bien être un des leaders. Déjà plusieurs partenariats ont abouti avec des fabricants français Sepalumic et Aluk ou la marque allemande Wicona ou encore avec Vinci Construction. La société vise un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros en 2018.