Mais la Commission a estimé que ces efforts n'étaient pas suffisants et menace depuis près de six mois de saisir à nouveau la Cour européenne de justice et demande une amende de 28 millions d'euros complétée d'une astreinte journalière de 117.882 euros. Mais selon le ministre de l'agriculture Michel Barnier qui s'exprimait la semaine dernière sur la radio RMC, la Commission européenne devrait accorder un nouveau sursis à la France pour terminer la mise en place de son plan d'action. Il semblerait donc que la confiance soit restaurée entre la France et l'institution européenne. Du moins, pour l'instant…
Pour les associations de protection de l'environnement, ce nouveau sursis est un mauvais point : de report en report, la pollution peut donc continuer à prospérer et les captages d'eau potable à être abandonnés ? Les associations regrettent surtout que le plan d'action n'ait été mis en œuvre que depuis mars 2007 alors que la situation se dégrade depuis plus de trente ans, et que la sonnette d'alarme a été régulièrement tirée. Selon la fédération France Nature Environnement (FNE) et Eau et Rivières de Bretagne ce nouveau report n'enlève évidemment rien à la nécessité de réduire la pollution en deçà de 50 mg/l de nitrates sur toutes les rivières en dépassement, afin de se conformer enfin à la directive de 1975 protectrice de l'environnement et de la santé publique. Ces associations demandent donc au gouvernement des actions visant un changement des pratiques agricoles intensives actuelles au niveau national, pour ne pas faire de ce sursis une nouvelle fuite en avant.
Début juillet, le gouvernement a imposé une réduction d'activité agricole dans les neuf derniers bassins versants bretons concernés pour répondre aux injonctions de Bruxelles, ce qui avait provoqué le mécontentement des agriculteurs locaux.