Quand verra-t-elle le jour ? L'écotaxe poids lourds, qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014 et qui a été suspendue récemment face à la grogne bretonne, est reportée jusqu'à la remise à plat globale de la fiscalité, a indiqué le ministre de l'Ecologie ce matin sur RTL. Soit pas avant 2015, estime le député UDI Bertrand Pancher. "Mieux vaut prendre le temps de l'explication plutôt que d'imposer et de le faire dans un moment où ce n'est pas possible, et même le ministre de l'Ecologie, ça il peut le comprendre", a expliqué Philippe Martin, sur RTL. Celui-ci estime que Jean-Marc Ayrault "a eu raison de privilégier l'apaisement".
Mais dans la journée, le Premier ministre a affirmé devant plusieurs journalistes, que la suspension courait jusqu'à la remise des conclusions de la mission parlemntaire sur l'écotaxe, annoncée le 12 novembre.
La remise à plat de la fiscalité a été annoncée par le Premier ministre dans une interview au quotidien Les échos, publiée aujourd'hui. "Le système fiscal français est devenu très complexe, quasiment illisible, et les Français, trop souvent, ne comprennent plus sa logique ou ne sont pas convaincus que ce qu'ils paient est juste, que le système est efficace", a justifié Jean-Marc Ayrault. L'objectif est de parvenir à une remise à plat à prélèvements constants.
L'arlésienne
Inscrite dans la loi Grenelle 1, l'écotaxe devait initialement entrer en vigueur en 2011. Elle a été repoussée à l'été 2012, puis à juillet 2013, à octobre 2013 et enfin à janvier 2014. Elle est désormais suspendue sans nouvelle échéance fixée. Alors que les premiers reports étaient justifiés par des problèmes techniques et organisationnels, cette fois-ci, tout était prêt pour démarrer le dispositif dans les temps impartis.
Et les conséquences de ce nouveau report pourront être importantes. Selon Bertrand Pancher, il "a d'ores et déjà privé l'Agence de financement des infrastructures de transport (AFITF) des 400 millions d'euros inscrits dans son budget". Or, "le Gouvernement n'a jamais été capable de lui répondre sur la manière dont il pense combler ce manque à gagner, véritable frein à des investissements devenus plus qu'urgents en matière de transport".