Conformément aux exigences du système d'échange de quotas de CO2 européens, les Etats membres ont transmis à la commission européenne le nombre de quotas utilisés par leurs entreprises. Résultats, sur les 2 milliards de quotas alloués, les 12.000 installations européennes concernées en ont utilisé 1,8 milliard en 2011 pour compenser leurs émissions de gaz à effet de serre. Soit 2,5% de moins qu'en 2010. La Commission européenne semble s'en satisfaire : "les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de plus de 2 % en 2011 en dépit de l'accélération de la reprise économique", commente Connie Hedegaard, membre de la Commission chargé de l'action en faveur du climat. "Ce bon résultat démontre que le SEQE permet de réduire les émissions dans des conditions économiquement avantageuses", ajoute-t-elle.
L'aviation fait de la résistance
Bien que le secteur de l'aviation ait fait son entrée dans l'ETS qu'en janvier dernier, certaines compagnies aériennes ont déclaré dès 2011 leurs émissions de CO2. Plus de 1.200 déclarations d'émissions ont été transmises aux États membres par les compagnies. En revanche, celles dont le siège se trouve en Chine ou en Inde n'ont pas déclaré leurs émissions imputables aux vols à destination ou au départ d'aéroports de l'UE. Les deux pays sont en effet farouchement opposés à l'ETS et ont clairement demandé à leurs compagnies de ne pas informer l'UE. La remontée d'informations sur l'année 2012 sera pourtant obligatoire l'année prochaine ce qui entraîne de nombreuses tensions entre l'Europe et les pays réfractaires. L'ETS pourrait d'ailleurs venir jouer les trouble-fête dans les négociations internationales sur le climat.
Une utilisation accrue des crédits MDP et MOC
La Commission européenne remarque une "utilisation record" des crédits internationaux l'année dernière. Ces crédits proviennent des projets MDP ou MOC réalisées par les entreprises dans les pays émergents et notamment la Chine et l'Inde. Concrètement les entreprises concernées par l'ETS ont réalisé des investissements locaux permettant de réduire les émissions de carbone ce qui leur a permis d'obtenir 450 millions de quotas carbone supplémentaires.