« Depuis dix-huit mois, nous alertons sur l'insoutenabilité des contrats de cogénération actuels. Nous avons besoin (…) d'une mesure d'urgence pour éviter la fermeture de nombreuses installations de méthanisation. Nous estimons que 170 sites sont aujourd'hui menacés. Sans action immédiate, la transition énergétique et l'avenir de nos agriculteurs sont compromis », déclare Jean-François Delaitre, président de l'Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF), dans un communiqué cosigné avec France Gaz renouvelables, fin mars.
Les deux organisations réagissent à la publication d'une délibération (1) de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), le 25 mars, qui porte sur un projet de révision des tarifs d'achat pour les contrats de cogénération signés depuis 2006, afin de refléter les coûts réels de production de l'électricité. Si elles saluent ce projet de modification des trois arrêtés tarifaires, les deux associations soulignent que, dans l'attente de la mise en place d'un nouveau tarif, une mesure d'urgence est néanmoins nécessaire.
Entre 2021 et 2023, les coûts totaux d'exploitation des unités de méthanisation en cogénération auraient augmenté de 17 %. « Cette inflation touche tous les aspects des coûts opérationnels, incluant la maintenance, la consommation électrique et les intrants. La consommation électrique a grimpé de manière spectaculaire de 92 % sur la période. Les investissements ont eux aussi significativement augmenté », indique le communiqué de presse.