© Cirad, V. Lebourgeois
En France, le programme GEMS se décline à travers le projet GEOSUD porté par le Cemagref, le Cirad, l'Engref/AgroParisTech et l'IRD, au sein de la Maison de la Télédétection de Montpellier.
Les travaux y sont basés sur l'imagerie satellitaire et la modélisation des dynamiques spatiales. La méthode s'applique à divers domaines : foresterie, hydrologie, agriculture, environnement, territoires ruraux et urbains, littoral, risques, santé. Les images produites à distance à l'aide de satellites, avions ou drones offrent de nombreuses perspectives. La cartographie permet aux acteurs publics et privés de mieux surveiller l'environnement terrestre, les océans, l'atmosphère, de définir des stratégies de gestion, de prévenir les risques. Par ailleurs, la connaissance de la distribution spatiale des espaces naturels aide à concevoir des corridors verts pour favoriser la biodiversité. La vision large des territoires permet également de mieux comprendre les pressions exercées sur les milieux par les activités humaines, de maîtriser l'impact des pollutions sur les milieux aquatiques ou encore de localiser les risques naturels.
En région Languedoc-Roussillon par exemple, les équipes de la Maison de la Télédétection ont été mandatées pour développer des méthodes permettant de quantifier et qualifier les surfaces de terres agricoles consommées au fil des décennies par le développement de l'habitat, des infrastructures et des routes. La télédétection associée à la modélisation a ainsi facilité la caractérisation de l'état des vignes et leur suivi dans le temps, et a aussi permis l'élaboration d'un système d'information pour aider les gestionnaires dans la surveillance et la gestion des digues : classement de toutes les interventions sur les ouvrages, les événements, les alertes.
À la Réunion, les équipes du Cirad ont mis au point un outil d'aide à la gestion de la production de la canne à sucre par télédétection incluant la prévision des rendements et le suivi de l'avancement des coupes. D'autres études portent aussi sur la gestion des plantations de palmier à huile en Indonésie ou de bananiers à la Guadeloupe. Les données de GEOSUD sont également appréciées du réseau d'Aide à la Gestion Intégrée du Littoral pour la mise au point d'outils et de méthodes d'aide à la décision pour la gestion des écosystèmes côtiers : analyse de l'occupation de l'espace sur le littoral, visualisation du tissu urbain et des surfaces en eau ; diagnostic de qualité des eaux et des milieux côtiers, suivi des phénomènes dynamiques et aide au diagnostic d'impact des pollutions. Il s'agit de répondre aux besoins des acteurs de terrain en développant des méthodes et des outils facilement utilisables, explique Pascal Kosuth.
Le programme Geosud se traduira prochainement par la création d'une plate-forme internationale de recherche et de transfert en télédétection et information spatiale pour le développement durable. Celle-ci sera ouverte à la communauté scientifique nationale, européenne et aux partenaires du sud.