Un premier pas vient d'être effectué en faveur des méthodes alternatives et innovantes de mesure de la qualité de l'eau. La traditionnelle analyse pour évaluer la qualité de l'eau dans les stations d'épuration à travers la mesure de l'oxygène dissous extracellulaire (demande biochimique en oxygène à 5 jours DBO5) pourrait ainsi évoluer à l'avenir : un arrêté publié au Journal officiel le 23 septembre encadre l'expérimentation d'une nouvelle méthode. Celle-ci passe par la détection par fluorimétrie d'un produit réactionnel formé au cours de l'activité respiratoire des bactéries. Ce test présente l'avantage par rapport à l'analyse classique de miniaturiser l'analyse (format microplaque 96 puits) et d'aboutir à un résultat de demande biochimique en oxygène équivalent à la DBO5 en 48 h au lieu de 5 jours.
Si la méthode apparaissait comme fiable après de premier tests, la société à l'origine de la solution s'est retrouvée confronté à un dilemme : non reconnu par la réglementation, elle ne pouvait pas non plus être réalisée par des laboratoires accrédités.
Pour qu'elle puisse faire ses preuves, cette expérimentation a donc été lancée. Quatre bassins y participeront durant deux ans : Adour-Garonne, Rhône-Méditerranée, Artois-Picardie et Seine-Normandie.
Les maîtres d'ouvrage concernés devront rédiger semestriellement un rapport de suivi. Ce dernier sera ensuite présenté à un comité qui comprend notamment l'Agence de l'eau, l'Agence française pour la biodiversité, la direction générale de la santé, le Laboratoire national de métrologie et d'essais. Le rapport final sera adressé au directeur de l'eau et de la biodiversité, au directeur général de la santé et au directeur général des entreprises.
Si l'expérimentation est concluante, la réglementation pourrait être modifiée pour intégrer le nouveau paramètre comme équivalent au paramètre DBO5 dans l'arrêté du 21 juillet 2015.