Ce mardi 5 mai, le groupe Total annonce avoir l'« ambition d'atteindre la neutralité carbone (Net Zero) à horizon 2050 (…) pour l'ensemble de ses activités mondiales ». « Cette ambition est soutenue par la stratégie [visant à] devenir un groupe multi-énergies, avec du pétrole et du gaz, de l'électricité́ bas-carbone et des solutions de neutralité carbone », justifie le géant pétrolier français, estimant que sa nouvelle stratégie bas-carbone « représente un avantage compétitif ».
Pour rappel, en janvier, Notre Affaire à tous, ainsi que d'autres associations et des collectivités locales, avaient assigné Total devant le tribunal judiciaire de Nanterre. Les requérants jugeaient alors que les objectifs climatiques de l'entreprise n'étaient pas à la hauteur des enjeux et que l'entreprise n'était donc pas en conformité avec la loi sur le devoir de vigilance de 2017. En avril, onze actionnaires du groupe pétrolier, dont Meeschaert Asset Management, La Banque Postale AM, le Crédit Mutuel AM et Ecofi Investissements, avaient demandé à l'entreprise « d'aligner ses activités avec les objectifs de l'Accord de Paris » en fixant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Trois objectifs pour 2050
L'entreprise se fixe trois nouveaux objectifs pour atteindre cette « ambition ». Le premier est un objectif de neutralité carbone (Net Zero Emissions) pour ses opérations mondiales « en 2050 ou avant ». Cette neutralité carbone porte sur les émissions directes de l'entreprise (scope 1) et celles associées à la consommation d'électricité, de froid et de chaleur (scope 2).
Le deuxième objectif est un « engagement de neutralité carbone en Europe pour l'ensemble de sa production et [ses] produits énergétiques utilisés par ses clients en 2050 ou avant ». Cet objectif vise les 27 États membres de l'Union européenne, ainsi que la Norvège et le Royaume-Uni. Cette cible ajoute le scope 3, les émissions indirectes liées à la consommation des produits vendus par le groupe, aux deux visés par le premier objectif.
Total affiche enfin « une ambition de réduction de 60 % ou plus de l'intensité carbone moyenne [de ses] produits énergétiques utilisés dans le monde par ses clients d'ici 2050 ». L'intensité carbone serait alors de 27,5 grammes de CO2 par mégajoule. Deux étapes intermédiaires sont fixées : réduction de 15 % en 2030 et de 35 % en 2040.