Ce vendredi 9 décembre, le groupe TotalEnergies a annoncé, dans un communiqué, prendre ses distances avec le géant gazier russe Novatek, pour un coût de 3,7 milliards de dollars de dépréciation au quatrième trimestre 2022. Comme la multinationale française ne peut pas céder ses 19,4 % détenus dans la société russe, en raison des sanctions européennes visant Moscou, TotalEnergies décide de retirer ses administrateurs de Novatek. « La participation de 19,4 % détenue par TotalEnergies dans Novatek ne sera plus consolidée dans les comptes de la Compagnie », a précisé le groupe.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février dernier, Total avait maintenu ses projets de gaz naturel liquéfié (GNL) avec Novatek. Il assure avoir engagé son retrait progressif des actifs russes, tout en veillant à poursuivre l'approvisionnement de l'Europe en GNL.
« En maintenant ces relations d'affaires avec Novatek, Total ne peut ignorer qu'elle contribue à financer l'effort de guerre du Kremlin, et les violations des droits humains et des libertés fondamentales associées. Cette position est manifestement incompatible avec ses obligations de vigilance », avaient fustigé, en mars dernier, les ONG Greenpeace et Les Amis de la Terre, qui avaient alors mis en demeure le groupe de cesser ses activités en Russie.
« Bien que la décision soit tardive, la prise de distance avec Novatek doit être saluée, mais ne suffit pas à faire de TotalEnergies une entreprise responsable, tant qu'elle garde un pied en Russie et continue à alimenter la crise climatique », réagit Edina Ifticene, chargée de campagne énergies fossiles chez Greenpeace France. L'ONG rappelle que la grande entreprise française détient toujours des parts dans les projets gaziers Yamal LNG (20 %) et Arctic LNG 2 (10 %), hors Novatek.
« TotalEnergies prétend garder des actifs dans les mégaprojets gaziers Yamal LNG et Arctic LNG 2 pour assurer l'approvisionnement de gaz en Europe, ce qui rappelle encore une fois l'immense dépendance de la France et de l'Union européenne au gaz russe et aux énergies fossiles en général. Il est impératif d'enclencher une politique de sortie des fossiles vers les renouvelables pour sortir de cette dépendance », déclare Greenpeace.