Longtemps réservé aux paysages de montagne avec l'essor des sports d'hiver, le transport par câbles aérien commence à apparaitre dans les métropoles, comme en Bolivie (La Paz), en Colombie (Medellin), aux États-Unis (New York), en Allemagne (Coblence) ou encore en Turquie (Istanbul) ou à Singapour… À Toulouse, l'idée ne date pas d'hier, puisqu'elle émerge en 2006 pour se concrétiser, aujourd'hui, par l'inauguration d'un téléphérique aérien, soit seize ans plus tard.
Un projet de longue haleine donc, qui désormais relie trois sites : l'université Paul-Sabatier, le CHU Rangueil et l'Oncopole. Voir le reportage vidéo. Des lieux qui connaissent une forte affluence et ont une vocation commune : la médecine. L'intérêt est donc de proposer une option de transport en commun qui permet de gagner du temps.
Une raison de laisser la voiture au garage
En effet, le téléphérique offre le moyen de parcourir trois kilomètres en dix minutes alors qu'il en faudrait trente en voiture. Cinq pylônes assurent ce voyage dans les airs. De différentes hauteurs, entre 70 mètres pour le plus haut et 30 pour le plus petit. Grâce à eux, les cabines survolent la colline de Pech-David et avalent le dénivelé de 133 mètres entre la station Oncopole et le sommet du plus haut pylône sur la colline. Le paysage est à couper le souffle. Une zone naturelle préservée, la traversée de la Garonne et une vue splendide sur toute la métropole. Ainsi, ce moyen de transport peut aussi devenir une activité touristique.
La fréquence est intense : un passage toutes les 1'30. Les cabines peuvent transporter 34 voyageurs et elles sont une quinzaine. Soit environ 1 500 voyageurs par heure et plus de 8 000 par jour… Du moins, c'est le potentiel, à voir si la ligne trouve ses passagers. Si c'est le cas, à l'année, cela représenterait près de trois millions de déplacements qui ne se feront pas en voiture. Or, le téléphérique serait trente fois moins polluant grâce à sa motorisation électrique.
À terme, ce mode de transport pourrait se répandre, notamment pour assurer une correspondance avec d'autres modes de transports en commun. L'opération de 82 millions d'euros est financée à 80 % par Tisséo collectivité, le syndicat mixte des transports en commun de l'agglomération toulousaine. Le reste est apporté par l'État, la Région Occitanie et l'Union européenne (Feder).