Avec son véhicule à trois roues électrique, un deux places tractant une remorque recouverte de panneaux photovoltaïques, Louis Palmer entendait prouver qu'il est possible de se déplacer sans la moindre goutte d'essence, grâce aux énergies renouvelables.
Un tour du monde dans les roues et une seule panne au compteur plus tard, le pari est réussi. Le Suisse est le premier à boucler un tel parcours en utilisant uniquement l'énergie solaire. Son Solartaxi est en effet alimenté à 100 % par l'électricité photovoltaïque, la moitié étant produite par les cellules placées sur la remorque, l'autre moitié étant produite par des panneaux installés sur le toit de l'édifice Swisscom à Köniz. Le réseau me permet d'être totalement indépendant du temps et d'être à l'heure à mes rendez-vous ! Il faut être pratique. Je produis de l'énergie solaire en Suisse et je la retire par exemple en Asie. C'est le même principe qu'une banque ! explique le futur recordman. Il aura fallu trois ans à ce visionnaire pour dessiner les plans de son tricycle solaire. Un véhicule de 500 kg, d'une puissance d'un cheval environ, atteignant 90 km/h et affichant une autonomie de 300 km. Quatre écoles d'ingénieurs ont participé au projet : Lucerne, Zurich, Argovie et Berne.
Louis Palmer : les voitures solaires sont les véhicules du futur
Après l'Europe, le Moyen-Orient, l'Inde, l'Indonésie, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, l'Extrême-Orient et l'Amérique du Nord, le voilà de retour en Europe, toujours plus convaincu que les voitures solaires sont les véhicules du futur. Il y a un attrait énorme dans le monde entier pour les voitures qui ne consomment pas d'essence, raconte-t-il. Les technologies sont pour la plupart disponibles, les grands constructeurs automobiles savent faire ce type de voiture mais ne les produisent pas. Sur l'énergie solaire, si l'Asie et l'Allemagne sont en pointe, les autres pays dorment. Je suis en quelque sorte un ambassadeur de solutions : on parle toujours des problèmes, pas assez des solutions.
Le Suisse est donc parti prêcher pour l'énergie solaire à travers le monde. Tout au long de son parcours, il a accueilli différents voyageurs à ses côtés. Après le prince Hassan de Jordanie, le secrétaire général des Nations-Unies Ban Ki-Moon, le maire de New-York Michael Bloomberg, c'était au tour de Jean-Louis Borloo, mardi, de prendre place sur le siège passager du Solartaxi pour un mini tour de cour du ministère de l'écologie.
Nous ne sommes pas en train de dire que Solartaxi est la voiture de demain, a commenté le ministre d'Etat, l'idée, c'est que l'on peut se déplacer en voiture sans émettre de CO2. Il existe de nombreux prototypes, notamment en France, mais l'ensemble des constructeurs travaille encore sur les moteurs thermiques. Nous sommes aujourd'hui dans une mutation que l'ensemble des constructeurs doit accélérer. Il y a peu de temps, ils n'y croyaient tout simplement pas. Et de préciser : Au fond, ce que Louis Palmer dit, c'est qu'il faut juste déplacer le marché et que ce sont les citoyens consommateurs qui pousseront ce marché. La première voiture électrique a plus de cent ans mais depuis, personne n'a investi dedans parce que le pétrole n'était pas cher. Je suis absolument convaincu que nous allons désormais basculer vers des voitures très différentes. Les technologies sont raisonnablement disponibles aujourd'hui. Il faut juste penser à ne pas faire les mêmes voitures en terme de taille, de poids… Et pour joindre le geste à la parole, Jean-Louis Borloo passe quelques coups de téléphone et fixe des rendez-vous pour l'après-midi avec différents constructeurs automobiles.
C'est ainsi que Louis Palmer a filé chez PSA Peugeot Citroën où il a pu échanger avec quelques experts sur le sujet…