"De la Chine à la Barbade, du Brésil à l'Afrique du Sud, les pays conçoivent des stratégies et des activités relevant de l'économie verte pour promouvoir la croissance et l'emploi, la protection de l'environnement et l'égalité", indique un rapport des Nations unies sur l'économie verte (1) , publié le 16 novembre. L'Onu estime qu'il suffirait d'investir 2 % du PIB mondial dans dix grands secteurs (l'agriculture, l'énergie, la construction, l'eau, la foresterie, la pêche, la fabrication, les déchets, le tourisme et le transport) "pour commencer à se départir de l'actuelle économie polluante et inefficace au profit d'une nouvelle économie verte". Le rapport (2) passe en revue ces différents secteurs et identifie les solutions à mettre en œuvre et les emplois à la clé. Tous seraient gagnant, estime l'Onu : la croissance de l'économie mondiale se poursuivrait, le revenu par habitant serait même supérieur à l'actuel, l'empreinte écologique serait réduite de 50 % d'ici 2050.
La transition est en marche
Après trois ans d'enquête, l'Onu explique que de plus en plus de pays entreprennent des activités dans le but d'accélérer cette transition, la Chine en tête : "Après avoir dépassé l'Espagne en 2009, la Chine est devenue le premier investisseur au monde dans le secteur des énergies renouvelables, avec 49 milliards de dollars d'investissements réalisés en 2010. Globalement, la Chine s'est engagée à investir 468 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années dans diverses industries clés, parmi lesquelles les énergies renouvelables, les technologies propres et la gestion des déchets". En 2010, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont atteint 211 milliards de dollars.
La transition vers une économie verte ne concerne pas seulement les pays industrialisés ou émergents, souligne le rapport. Le Kenya, la Jordanie, la Malaisie, le Népal, le Mexique, le Népal, le Sénégal, l'Ukraine, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, l'Égypte etc. déploient des plans nationaux d'économie verte ou ont entamé la transition dans des secteurs jugés prioritaires (agriculture, énergie, tourisme…).
"Les éléments d'une transition vers une économie verte se font clairement jour, tant dans les pays en développement que dans les pays développés. Il y a maintenant certaines nations qui vont plus loin et plus vite que d'autres, créant de bien des manières un « facteur d'attraction » qui, s'il est maintenu, peut entraîner les autres nations au cours des mois et années à venir", estime Achim Steiner, secrétaire adjoint des Nations Unies et directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement.