Les problèmes de trésorerie de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) commencent à devenir handicapants. Au point que la mise en œuvre de certains de ses chantiers en est paralysée. Dernier exemple en date : ses difficultés à financer les audits qu'elle devrait lancer pour vérifier les données sur les coûts que lui fournit EDF autour de la fixation du prix de l'accès régulé au nucléaire historique (Arenh). La méthodologie de calcul du tarif de l'énergie nucléaire (1) , qu'EDF vend à ses concurrents 42 euros le MWh, en cours d'élaboration entre le gouvernement et la DGEC, doit paraître en mars et sera ensuite soumis à la CRE.
Prise en charge en amont des frais d'audit
Problème : comment financer ces investigations sans trésorerie suffisante ? La question agite l'autorité de régulation présidée par Philippe de Ladoucette, qui envisage de mettre à contribution… EDF. Si le code de l'énergie prévoit de faire porter ces frais par la société auditée, la CRE souhaiterait que le groupe mené par Henri Proglio les prenne en charge le plus en amont possible, et pas seulement à la fin de l'audit. Les tensions dans le budget de la CRE semblent avoir atteint leur acmé depuis plusieurs semaines : dans ses dossiers de contentieux, le régulateur indépendant a même réduit ses recours aux avocats, faute de pouvoir les régler.