Saisie par la Direction générale de la Santé (DGS) en mai dernier, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de publier son avis (1) visant à actualiser son évaluation, datant de 2005, des risques sanitaires en cas de dépassements de la limite de qualité du chlorure de vinyle (CLV) dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). La limite de qualité des eaux en CLV est actuellement fixée à 0,5 µg/L (microgramme par litre) par le code de la santé publique (arrêté du 11 janvier 2007). Cette limite se "réfère à la concentration résiduelle en monomères dans l'eau, mesurée au robinet du consommateur ou calculée conformément aux spécifications de la migration maximale du polymère correspondant en contact avec l'eau", rappelle l'Anses, dans son avis daté du 3 novembre.
Les canalisations en PVC (2) , antérieures à 1980, sont susceptibles de relarguer du chlorure de vinyle monomère, classé cancérogène, dans l'eau.
Sur 34.402 analyses réalisées dans le cadre du contrôle sanitaire des EDCH entre 2005 et 2013 en France, 519 cas de "non-conformités pour le paramètre CLV ont été recensés, soit 1,51% de résultats non-conformes", relève l'Agence.
Chez l'adulte et avec des "hypothèses conservatrices", l'excès de cas de cancer associé à l'inhalation et au contact cutané de CLV au cours des douches (prises pendant 10 minutes) est "peu significatif par rapport à l'excès de risque associé à l'ingestion (< 1%)", conclut l'Anses. Concernant la voie d'exposition par ingestion, l'Agence estime que le niveau de risques ne nécessite pas de revoir la limite de qualité de 0,5 µg/L.