En effet, estime Emmanuel Mony, le président de l'UNEP, le projet de loi du Grenelle de l'environnement, a largement délaissé le végétal au profit d'autres secteurs comme ceux du Bâtiment ou des Transports.
Or, les vertus des espèces végétales, plus particulièrement la réintroduction de la nature dans les projets d'aménagement urbain, de rénovation ou de construction, représentent un enjeux majeur pour la planète et les civilisations, ont rappelés les entrepreneurs.
Ce constat, basé principalement sur des études américaines, mais appuyé par Christiane Weber, directrice du laboratoire Image et Ville au Centre national de recherche scientifique (CNRS), a conduit les professionnels du paysage, par le biais de l'UNEP, à proposer une série d'amendements visant à introduire le végétal dans le Grenelle.
Le rôle du végétal dans la lutte contre le réchauffement climatique
Parmi les principaux points que les entrepreneurs du paysage souhaitent ajouter au projet de loi, il s'agit en premier lieu de démontrer le rôle de la verdure et plus particulièrement des arbres d'ornement, dans la lutte contre le changement climatique.
À titre d'exemple, les entrepreneurs proposent de modifier le texte en ajoutant les mots «le stockage du carbone par la plantation d'arbres et de végétaux pérennes».
Sur la question de la réduction de la consommation énergétique des bâtiments, les entrepreneurs insistent sur le fait que les arbres peuvent constituer un brise-vent efficace afin de réduire l'infiltration d'air froid dans les bâtiments et donc la consommation de chauffage. À l'inverse, en été, la végétation apporte de l'ombre et diminue les besoins en climatisation. Le bois issu des forêts raisonnées fournit également un bon combustible pour le chauffage.
En outre, les professionnels réclament que le projet de loi tienne compte de la contribution des végétaux à la réduction des gaz à effet de serre.
Les entrepreneurs des paysages rappellent par exemple, que les arbres sont les végétaux qui participent le plus à limiter l'effet « d'îlot thermique urbain ». Un effet crée par la différence de température entre zones urbaines, quartiers excentrés et la multitude des surfaces réfléchissantes comme le béton.
Concernant la pollution, jusqu'à 85% des polluants atmosphériques concentrés dans un parc peuvent êtres filtrés par une combinaison adéquate d'arbres, indiquent les professionnels. Enfin, la végétation joue également un rôle important dans la préservation des sols et des ressources en eau (les surfaces végétalisées jouent un rôle de filtre dépolluant), ainsi que dans le stockage du carbone ( système de photosynthèse).
Les bienfaits de la végétation sur la santé
Les entrepreneurs se sont par ailleurs attachés aux enjeux sanitaires que représente le végétal. Sur ce point, ils insistent sur l'importance des techniques utilisant des plantes telles que les toitures végétalisées et les murs végétaux.
En effet, ces techniques participent à réduire les nuisances sonores puisque les surfaces végétales absorbent les sons alors que les surfaces minérales les réfléchissent et les amplifient.
Par ailleurs, les études américaines sur lesquelles se sont basés les professionnels démontrent que la présence de la végétation a une incidence psychologique et physique positive sur les individus. Ainsi l'accès à un lieu végétalisé induirait directement un rééquilibrage du rythme cardiaque et de la tension artérielle et diminuerait le niveau de stress (Ulrich et Simon, 1986). De même la présence de jardins dans les hôpitaux procure des effets positifs sur le mental des patients.
Ainsi, toutes les études sur les relations entre végétation et cadre de vie démontrent les bénéfices incontestables de la présence de la verdure, a insisté Emmanuel Mony.
S'inspirant de ces éléments, les entrepreneurs du paysage proposent de modifier douze articles du projet de loi.