C'est depuis 1984 que la ville francilienne de Cachan est alimentée par la géothermie grâce à son réseau de chaleur qui s'étend sur 9 km. Elle a aujourd'hui choisi de rénover son installation en optant pour le forage sub-horizontal, un procédé pétrolier qui n'avait jusque-là jamais été utilisé dans le domaine de la géothermie. Le forage vertical habituel est complété par un forage horizontal de façon à utiliser au mieux la chaleur du Dogger, qui est la nappe phréatique d'eau chaude à 69°C située à 1 600 mètres de profondeur sous les pieds des Cachanais. Grâce à cette technologie mise en place par la filiale d'EDF Dalkia, ce sont deux puits seulement qui vont remplacer les quatre existants, alors que le débit d'eau pompée va, lui, passer de 300 à 400 m3/h avec une production de chaleur qui va ainsi augmenter de 30 %. Chaque puits consiste en un premier forage vertical à 1 000 mètres de profondeur, un deuxième forage à 1 000 mètres en dévié avec un angle de près de 90 degrés (40° pour la géothermie traditionnelle), puis un troisième forage en horizontal à 1 000 mètres, qui va permettre de capter au mieux les couches productrices du Dogger.
Une énergie locale, une facture stable
Ce sont 7 000 équivalents logements qui sont chauffés par cette installation d'une puissance de 13,5 MW dont le coût, forage compris, s'élève à 19 millions d'euros. Un tiers de cette somme a été pris en charge par l'Ademe et le reste par l'opérateur Dalkia, à qui est attribuée une délégation de service public. À Cachan, où le réseau de chaleur est alimenté à 66 % par la géothermie, les habitants raccordés bénéficient ainsi d'une TVA préférentielle à 5,5 % et d'une tarification stable affranchie des aléas du prix des fossiles. Le département du Val-de-Marne est connu pour la géothermie. Il représente à lui seul 40 % de la production française et l'Île-de-France comporte au total 44 réseaux de chaleur géothermiques.
En France, la chaleur représente 50 % de l'énergie consommée. Un enjeu de taille pour la transition énergétique car seulement 18 % sont de sources renouvelables. Pour les acteurs de la géothermie, le cadre n'est toujours pas incitatif pour concurrencer le gaz, dont les prix sont encore très bas.