La centrale thermique d'Aramon a été mise en service en 1977, sur la rive droite du Rhône, un emplacement stratégique pour la desserte en combustibles et en eaux de refroidissement. Elle comptait deux unités de production fonctionnant au fuel, soit une puissance de 1 400 mégawatts, et pouvait ainsi répondre à l'équivalent de la consommation électrique de la ville de Marseille.
Elle a été utilisée dès son démarrage pour répondre aux pics de consommation électrique, en particulier pendant les périodes hivernales intenses. Toutefois, les divers chocs pétroliers ont incité la France à investir massivement dans le nucléaire pour gagner en indépendance énergétique et peu à peu l'importance du thermique a diminué. La centrale d'Aramon est définitivement mise à l'arrêt en avril 2016.
Plusieurs travaux de démantèlement ont déjà été réalisés, comme ceux des réservoirs de pétrole. Mais, le 7 juin 2023, c'est la cheminée de 250 mètres de haut, visible à des kilomètres à la ronde, qui a été détruite, tout un symbole pour le territoire. EDF prévoit la fin du chantier de démantèlement de l'ensemble des installations d'ici à 2030 avant de commencer la réhabilitation des sols pour rendre le terrain apte à un nouvel usage industriel.
Place à la Cleantech Vallée
La centrale fonctionnait 24 heures sur 24 et 365 jours par an et EDF y employait 110 de ses salariés. Même si un dispositif d'accompagnement leur a permis de poursuivre leur parcours professionnel dans d'autres entités du groupe, l'activité locale a été impactée par l'arrêt de la centrale.
Toutefois, une association dont le siège se trouve en lieu et place de l'ancienne centrale thermique, a été fondée pour mener à bien le projet Cleantech Vallée. Un projet de reconversion économique du territoire misant sur la croissance verte qui associe start-up, industriels et collectivités. L'association qui porte le même nom, Cleantech Vallée, est l'opérateur d'un contrat de transition écologique signé entre l'État et les collectivités locales. Elle a déjà coordonné l'installation de trois parcs photovoltaïques, dont la production peut répondre aux besoins électriques d'environ 13 500 habitants. D'autres secteurs de développement sont en ligne de mire : déconstruction, dépollution, bâtiment économe, transports propres, technologies vertes…