À cinq kilomètres de Dunkerque (Nord), Capelle-la-Grande est devenu un territoire pilote pour expérimenter la décarbonation du réseau de gaz naturel grâce à l'injection d'hydrogène. La petite ville a en effet inauguré Grhyd, une installation power-to-gas qui permet de stocker l'excédent d'énergies renouvelables produit via la conversion de l'électricité en hydrogène solide. Le projet, qui rassemble des partenaires comme Engie, l'Ademe, la communauté urbaine de Dunkerque, GRDF ou encore Areva pour ne citer que ceux-là, alimente cent logements situés à vol d'oiseau de l'installation, et devrait en alimenter deux-cent à l'avenir. Produit sur place par électrolyse contrairement à la majorité des cas où il est fait à partir des fossiles, l'hydrogène sera d'abord injecté à hauteur de 6 % avant d'atteindre la limite des 20 %, si tous les tests de sécurité sont remplis. Très dépendante des énergies fossiles et du nucléaire, l'agglomération de Dunkerque fait ainsi un pas de plus dans sa transition en abritant un dispositif de stockage des énergies renouvelables grâce à l'hydrogène, en prévision de son futur parc éolien offshore.
Amener l'hydrogène dans les logements mais aussi dans les véhicules
Encourager le power-to-gas, la production d'hydrogène par électrolyse, mais aussi les flottes de véhicules qui roulent avec cette énergie produite à partir d'eau, voilà les bases du plan hydrogène de 100 millions d'euros annoncé par Nicolas Hulot. À Rungis, dans la région parisienne, une station multi-carburants alternatifs a ainsi été inaugurée pour ravitailler la flotte de cinquante véhicules à hydrogène que l'énergéticien Engie vient de se procurer, en remplacement de ses utilitaires électriques et pour alimenter tout véhicule qui roule à base d'énergies renouvelables. Disposant d'une autonomie plus élevée que les voitures électriques, et surtout d'une recharge bien plus rapide, les véhicules à hydrogène tentent de faire leur place. À Tupigy, dans l'Aisne, une borne à hydrogène associée à une voiture en libre-service vont bientôt être mis à disposition des habitants pour une phase test. Des villes telles que Saint-Lô dans la Manche, expérimentent aussi les vélos dotés d'une pile à combustible qui produit l'électricité à partir de l'hydrogène.
Quant au plan Hulot, il prévoit d'atteindre 5 200 véhicules utilitaires roulant à l'hydrogène d'ici 2023 et entre 20 000 et 50 000 d'ici 2028. Des objectifs encore assez timides pour une technologie qui fait ses débuts. Ce déploiement aura-t-il aussi un impact favorable sur le coût du ravitaillement ? Le prix à la pompe est en effet encore assez élevé, de 15 à 17 euros le kilo, l'équivalent d'un parcours de cent kilomètres.