Résultat, l'analyse classe en première et en seconde place les deux centrales grecques d'Agios Dimitrios et de Kardia. Exploitées par l'énergéticien DHE et fonctionnant au lignite depuis les années 80, les deux centrales rejettent respectivement 1350 et 1250 gCO2/KWh. Les cinq places suivantes sont toutes occupées par des centrales allemandes légèrement plus « efficaces » : elle rejette en moyenne entre 1150 et 1200 gCO2/kwh. Elles sont cependant plus polluantes à l'année puisqu'elles ont rejeté en 2006 entre 17 et 27 millions de tonnes de CO2 alors que les deux centrales grecques en ont rejeté respectivement 12,4 et 8,8 millions de tonnes.
Au total, les 30 centrales listées ont rejeté à elles seules 393 millions de tonnes de C02 en 2006 soit 10% du total des émissions de gaz à effet de serre de l'Union européenne. L'Allemagne et l'Angleterre possèdent à eux seuls 20 des 30 centrales les plus émettrices de CO2. D'ailleurs au regard du classement l'énergéticien allemand RWE possède le plus grand nombre de centrales classées (6 sur les 30). L'énergéticien suédois Vattenfall (4 centrales), le Français EDF (3 centrales) et l'Allemand EON (3 centrales) sont eux aussi nettement concernés.
Remarquant que toutes les centrales présentes dans ce classement fonctionnent partiellement ou totalement au charbon ou au lignite, le WWF est convaincu : les faits sont clairs, le secteur énergétique doit se défaire de ces centrales à charbon au plus vite, explique Stephan Singer, président de la division climat et énergie du WWF.
Pour cela, le WWF estime qu'il faut miser sur un Système d'échange des quotas efficace qui devrait permettre à l'Union européenne de réduire de 30% ses émissions de CO2 d'ici 2020. En comparant les quotas alloués aux installations à leurs émissions réelles, le WWF souligne que seul 9 d'entre elles ont respecté leurs quotas. 21 ont émis plus que prévu ce qui représente 39,5 millions de tonnes de CO2.
Pour le WWF, les 20 années à venir sont une occasion historique pour que l'Europe réduise nettement le niveau des émissions du secteur énergétique. Le WWF a ainsi estimé que si les centrales au charbon en fin de vie étaient remplacées par de nouvelles centrales électriques au charbon, les émissions de CO2 seraient diminuées de 9.7% en 2010, 17.3% en 2020 et 21.3% en 2030 par rapport au scénario actuel. Dans un second scénario, il apparaît que si les centrales actuelles étaient remplacées par des carburants moins polluants comme le gaz naturel, les émissions de CO2 seraient diminuées de 13.5%, 40.5% et 54.4% aux même échéance par rapport à 2006. Enfin, le troisième scénario incluant un remplacement par des énergies renouvelables permettrait de réduire respectivement les émissions de 15.9%, de 57.5% et de 79.1%.
Même si le WWF reconnaît que ce troisième scénario est irréalisable, il estime qu'il est nécessaire de réduire de 80% les émissions de ces 30 centrales très polluantes. L'organisation rappelle que plusieurs solutions sont possibles : les économies d'énergie, la cogénération, la capture et le stockage du CO2 et bien évidemment en parallèle, le développement des énergies renouvelables notamment l'éolien.
Si ces usines sont remplacées par des solutions plus propres comme le gaz naturel ou les énergies renouvelables, l'Europe mènera le monde vers une économie à faible teneur en carbone et limitera les impacts du changement climatique.