Le marché français de la réhabilitation de sites et sols pollués va "sensiblement se tasser par rapport à la période 2003-2010'' à cause de la dégradation de la conjoncture ''depuis l'été 2011 (krach boursier, crise des dettes souveraines, démantèlement de Dexia….)'', selon une étude du cabinet Xerfi publiée le 7 novembre. Cette détérioration de l'environnement économique ''entraînera un report des chantiers de dépollution et une pression accrue sur les tarifs des prestations des spécialistes'', ajoutent les experts. Le marché du désamiantage serait ''particulièrement'' visé ''où la concurrence est très vive et l'activité étroitement liée à l'évolution du marché du bâtiment''.
Toutefois, les perspectives de croissance du marché du secteur resteront ''en territoire positif'', note Xerfi. Après avoir affiché un taux de croissance annuel moyen de 6,4% sur la période 2003-2011, le chiffre d'affaires progresserait de 3% par an en valeur en 2012 et en 2013, selon les prévisions du cabinet. La dépollution des sols reste ''le principal segment de marché puisqu'il représente environ 6 fois le montant des travaux de désamiantage en valeur. Il reste ainsi bien plus attrayant pour les entreprises en quête de relais de croissance'', estiment les experts.
Les chantiers de désamiantage sont eux ''par nature beaucoup plus diffus''. Hormis les grands sites tertiaires (comme l'université de Jussieu à Paris), l'amiante peut ''potentiellement être disséminée dans plusieurs millions de bâtiments en France. Très concurrentiel, ce segment, composé d'entreprises artisanales issues des travaux de construction, de démolition ou d'isolation est clairement moins attractif que celui de la dépollution des sols'', selon l'étude.