Des zones de vigilance renforcée vis-à-vis du développement de l'éolien, voire des zones d'exclusion, peuvent être créées autour de certains sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. C'est ce qu'a indiqué le ministère de la Transition écologique dans une réponse (1) à une question parlementaire publiée début novembre.
La création de ces zones peut résulter de la définition d'une aire d'influence paysagère autour des biens ayant "une valeur universelle exceptionnelle potentiellement sensible à l'impact paysager des éoliennes". La définition d'une telle aire, destinée à "territorialiser la sensibilité paysagère depuis et vers le bien", est l'un des deux outils que le ministère indique avoir développé pour apprécier l'impact des projets éoliens sur un bien inscrit.
L'autre outil mis en avant est l'étude d'impact. "Il s'agit de développer, dans le cadre réglementaire des études d'impact (…), une partie spécifique traitant des effets du projet sur le patrimoine mondial, permettant d'évaluer précisément si le projet va porter atteinte, ou non, à la valeur universelle exceptionnelle du bien", indique le ministère dans sa réponse.
"L'implantation d'éoliennes n'est pas incompatible, par principe, avec l'inscription d'un bien sur la Liste du patrimoine mondial", précise la réponse. Mais pour ajouter immédiatement que "la compatibilité ou l'incompatibilité de la préservation de la valeur universelle exceptionnelle d'un bien avec un projet de grand équipement doit être démontrée".
La France compte 44 biens inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, dont 39 biens culturels, quatre biens naturels et un bien mixte. Parmi ceux-ci figurent les cathédrales d'Amiens, de Bourges, de Chartres et de Reims, le Mont-Saint-Michel ou encore 23 beffrois du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie.