Depuis 2012, la France s'engage dans l'extension des consignes de tri à l'ensemble des emballages plastique. Le processus, qui implique de moderniser les centres de tri, doit être achevé en 2022.
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Les collectivités locales estiment qu'indirectement, ces sommes permettent d'abaisser l'éco-contribution des emballages recyclés, ce qui n'est pas l'objectif du dispositif. Près de 25 ans plus tard, la collecte et le recyclage des emballages n'atteint que 68% du gisement, pour un objectif fixé à 75% pour 2012. Pour remédier à cette situation, une solution s'impose : étendre les consignes de tri à l'ensemble des emballages, et en particulier à tous ceux fabriqués en plastique. En 2012, explique Eco-Emballages, 23% des emballages plastique étaient recyclés pour un million de tonnes mis sur le marché chaque année. Il s'agit essentiellement des bouteilles et flacons en plastique, dont le taux de valorisation atteint 57%. L'objectif de l'extension des consignes de tri est de porter à 39% le recyclage des emballages plastique en 2022, puis 56% en 2030.
De nouveaux appels à candidatures à définir
Mais la plupart des centres de tri français n'ont pas été construits pour trier l'ensemble des plastiques. Seule une infime minorité serait apte à traiter ce nouveau flux. L'augmentation des volumes de déchets en collecte sélective et l'élargissement du panel des résines à trier imposent donc une profonde mutation des centres français.
Après une première expérimentation lancée en 2012, Eco-Emballages a lancé un deuxième appel à candidatures et sélectionné de nouveaux centres en 2016. Aujourd'hui, 36 centres ont été modernisés et 9 créés de toutes pièces. La taille de référence de ces centres est une unité permettant de traiter les déchets de 500.000 à 700.000 Français. Le plus petit est en Lozère (80.000 habitants) et le plus gros en Seine-Saint-Denis, à Romainville (plus d'un million d'habitants).
La modernisation devrait se poursuivre entre 2018 et 2022. Mais les conditions changent avec l'arrivée de Léko, un nouvel éco-organisme qui entre en concurrence avec l'acteur historique de la REP. Le cahier des charges de la filière prévoit qu'ils lancent des appels à candidatures communs pour soutenir financièrement la modernisation des centres de tri. Les deux entreprises devront donc s'entendre sur le calendrier et les critères des appels à candidatures. Ceux-ci devront aussi tenir compte du retour d'expérience de la première vague d'extension des consignes de tri.
Philippe Collet
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