La procédure de révision de la liste des substances prioritaires à rechercher dans les eaux de surface et souterraines progresse doucement : la commission environnement du Parlement européen vient d'adopter sa position. Après une analyse des instruments européens liés à la politique de l'eau, la Commission européenne a en effet proposé, en 2022, une révision des listes et des normes des polluants suivis. Trois directives sont concernées par les évolutions : la directive-cadre sur l'eau, celle sur la protection des eaux souterraines et celle établissant des normes de qualité environnementale dans le domaine de l'eau.
Les eurodéputés de la commission environnement ont apporté plusieurs modifications à la proposition de la Commission : ne pas limiter à un nombre maximum la liste de surveillance et la mettre à jour régulièrement, en ajoutant des substances dès que des méthodes de surveillance appropriées sont identifiées. « Cela inclut les microplastiques, les micro-organismes résistants aux antimicrobiens et certains gènes de résistance aux antimicrobiens, ainsi que, éventuellement, les sulfates, les xanthates et les métabolites non pertinents de pesticides », soulignent-ils. Ils souhaitent également que les valeurs seuils applicables aux eaux souterraines soient dix fois inférieures à celles des eaux de surface. Autre point qu'ils veulent voir évoluer : qu'un sous-ensemble de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS (1) ) spécifiques ainsi que le PFAS total (paramètre qui inclut la totalité des PFAS, avec une concentration maximale) soient ajoutés à la liste des polluants des eaux souterraines. Ils appellent à des normes plus strictes pour le glyphosate, le bisphénol (bisphénol total), l'atrazine, les produits pharmaceutiques et les métabolites non pertinents de pesticides.
« Le coût de la surveillance des substances est aujourd'hui uniquement financé par les États membres et, compte tenu de l'évolution constante du nombre de produits chimiques détectés, (ces) coûts (…) risquent d'augmenter, rappelle la commission environnement du Parlement. Les députés souhaitent donc que les producteurs de produits contenant des substances polluantes (y) contribuent (…). Ils ont demandé à la Commission (européenne) d'étudier la création d'un mécanisme de responsabilité élargie des producteurs. »