Étonnés de la vague d'intérêt que leurs résultats ont suscité, les auteurs de l'étude se sont récemment exprimés afin de repréciser certains chiffres et d'éviter une interprétation abusive et erronée des conclusions : les émissions de méthane par les plantes ne sont pas responsables du réchauffement global de la planète, ont-ils clairement précisé.
Ce sont les émissions d'origine anthropique, qui sont les véritables responsables de l'augmentation de la concentration en méthane de l'atmosphère depuis l'ère industrielle. Les émissions des plantes contribuent à l'effet de serre naturel et non pas à l'augmentation récente de température connue sous le nom de « réchauffement climatique ».
En effet, ces émissions avaient déjà lieu bien avant que l'influence humaine n'ait commencé à modifier la composition de l'atmosphère. L'augmentation des températures observées au cours des siècles récents est une conséquence de l'effet de serre dit « additionnel » c'est-à-dire la part imputée aux activités humaines qui s'ajoute à l'effet de serre normal et vital pour la planète. En effet, en l'absence d'effet de serre naturel, la température du globe serait de -18°C en moyenne.
Les auteurs confirment que cette découverte risque de remettre en cause les modèles climatiques et les connaissances scientifiques sur l'évolution du climat mais en termes d'estimation des flux naturels. Ils ajoutent que ces résultats ne doivent pas remettre en cause les projets de reboisement développés dans le cadre du protocole de Kyoto, mais doivent être pris en compte dans les calculs du bilan final. Ces résultats pourraient diminuer légèrement les impacts des programmes de reboisement de 1 à 4 %. Mais les avantages climatiques gagnés par la séquestration de carbone dépassent de loin l'effet négatif de l'émission de méthane. Selon ces chercheurs, pour chaque kilogramme de CO2 assimilé par une plante, 0,25 à 1gramme de méthane est libéré.
En conclusion, l'équipe de Franck Keppler signale que d'autres études sont nécessaires pour pour préciser les données et découvrir comment les émissions de méthane évoluent selon les espèces, la température, l'humidité, la lumière du soleil, etc. D'un point de vue scientifique, ceci est fascinant, explique Franck Keppler. Nous avons voulu partager cette découverte ! À ceux qui se demandent s'ils doivent commencer à abattre les arbres, je leur demande d'imaginer un monde sans aucun arbre, que nous restera-t-il à la fin ?