Les citoyens européens ont, en effet, la possibilité d'accéder par Internet à des informations sur la pollution provenant d' installations industrielles dans l'UE, par exemple de connaître la quantité de pollution que produisent les grandes installations à proximité de chez eux et de faire la comparaison avec la situation dans d'autres régions d'Europe. Les entreprises peuvent se mesurer par rapport à leurs concurrentes et les scientifiques, compagnies d'assurances, autorités locales et responsables politiques disposent d'une base de données qui doit les aider à choisir la meilleure solution pour réduire la pollution industrielle.
EPER fournit également des informations précieuses sur chaque polluant recensé et ses effets globaux sur la santé humaine et l'environnement.
Par exemple, EPER révèle que 3.029 grandes exploitations porcines et avicoles sont responsables de 78% des émissions atmosphériques d'ammoniac. L'ammoniac est un gaz à odeur piquante détectable dans l'air à de très faibles concentrations. À des concentrations localement élevées, l'ammoniac est toxique pour la santé humaine et peut endommager la végétation.
Le mercure, qui est classé comme substance dangereuse prioritaire en vertu de la directive-cadre Eau de l'UE, est rejeté dans l'eau par l'industrie chimique (53%), l'industrie des métaux (17%) et l'industrie des pâtes et du papier (7%). En ce qui concerne le mercure rejeté dans l'air, les activités les plus polluantes sont la production d'énergie, puis l'industrie des métaux et l'industrie chimique.
Mme Margot Wallström, membre de la Commission responsable de l'environnement a déclaré que '' les gens ont le droit de savoir à quel point leur environnement est réellement pollué, car cela affecte directement leur santé et leur qualité de vie. Aussi l'un des devoirs les plus importants de la Commission est-il d'exiger qu'ils soient informés. Le nouveau registre fournit de telles informations à la population et lui permet de comparer les empreintes écologiques des différentes industries dans diverses villes et régions. Grâce à ces connaissances, les citoyens peuvent exercer une pression sur les hommes politiques et les entreprises - l'information leur donne un pouvoir et constitue un élément essentiel de leur participation à la protection de l'environnement.''.
Le directeur exécutif de l'AEE, a ajouté que '' EPER représente une avancée en ce qui concerne la fourniture à la population européenne d'informations sur son environnement immédiat. L'Agence européenne pour l'environnement envisage de le prendre comme base pour créer un portail internet complet qui permette d'accéder à des informations régionales et locales précises sur l'environnement, couvrant l'ensemble du territoire des 31 pays membres de l'Agence d'ici à 2008.''.
L'idée d'établir un inventaire des émissions a été lancée au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 et a recueilli le soutien de l'OCDE. Dans l'UE, cela est devenu une exigence avec l'adoption de la directive relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution de 1996 (directive IPPC).
À la fin de l'année 2000, tous les détails nécessaires avaient été mis au point et ont été exposés dans la décision de la Commission concernant EPER (2000/479/CE).
Cet été, la Commission publiera un rapport dans lequel seront analysées et évaluées la pertinence et la qualité des données communiquées par les États membres. Il est dès à présent évident que les données EPER ne sont pas exhaustives en ce qui concerne certains polluants et pays, notamment dans des secteurs comme les exploitations porcines et avicoles, les décharges, le traitement de surface des métaux et les rejets industriels dans les réseaux municipaux d'assainissement.
La Commission continuera à améliorer, développer et actualiser le registre EPER.
L'Agence Européenne pour l'Environnement est la principale source d'informations utilisée par l'Union européenne et ses États membres en développant les politiques de protection de l'environnement. L'agence a pour objectif de soutenir le développement durable et de contribuer de manière significative et mesurable à l'amélioration de l'état de l'environnement en Europe en fournissant des informations opportunes, ciblées, pertinentes et fiables aux décideurs et au public. Créée en 1990 par l'Union européenne (UE) et établie à Copenhague depuis 1994, l'AEE est le pilier central du réseau européen d'information et d'observation sur l'environnement, qui regroupe environ 300 organismes à travers l'Europe, lui permettant de recueillir et diffuser les données et les informations relatives à l'environnement. L'agence compte actuellement 31 pays membres : les 15 États membres de l'Union européenne, l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein ainsi que 13 pays candidats ou en voie d'adhésion (la Bulgarie, Chypre, la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Roumanie, la Slovénie, la République slovaque et la Turquie).