Ces matériaux de construction (plâtre, mortier, béton architectonique) «intelligents» sont mis au point dans le cadre du projet PICADA (Photocatalytic Innovative Coverings Applications for Depollution Assessment : Évaluation du pouvoir dépolluant de revêtements photocatalytiques innovants) qui a débuté le 1er janvier 2002 et s'achèvera en 2005.
Certains matériaux de construction et revêtements spéciaux contenant du dioxyde de titane (TiO2) sont capables d'«attraper» et de «dévorer» les polluants atmosphériques organiques ou inorganiques après avoir été exposés au rayonnement ultraviolet ou solaire.
Les propriétés dépolluantes de ces matériaux reposent sur les propriétés semi-conductrices photocatalytiques du dioxyde de titane (TiO2).
Ces matériaux ont été testés, en Italie, dans des conditions d'humidité, de température et de rayonnement ultraviolet (UV) expérimentales afin de simuler un environnement réel. Les gaz NOx et les composés organiques diffusent à travers la surface poreuse et se fixent sur les nano particules de dioxyde d'azote des matériaux de construction et des revêtements. L'absorption du rayonnement UV par le TiO2 incorporé entraîne la photo activation de ce dernier et la dégradation subséquente des polluants adsorbés par les particules. Les substances polluantes ainsi dégradées sont ensuite éliminées par l'eau de pluie.
Ces nouveaux matériaux de construction devraient aider à faire baisser les concentrations d'oxyde d'azote qui provoquent des problèmes respiratoires et déclenchent la formation de smog, et celles d'autres substances toxiques comme le benzène .
Le projet global coûtera 3,4 millions d'euros et sera cofinancé par la Commission européenne à hauteur de 1,9 million d'euros.
Les matériaux innovants mis au point doivent encore être utilisés en dehors des conditions expérimentales du laboratoire.
Des tests préliminaires réalisés en conditions réelles avec des matériaux photocatalytiques similaires montrent qu'il est possible d'améliorer considérablement la qualité de l'air. En Italie, à Milan, en 2002, 7000 mètres carrés de surface routière ont été recouverts d'un matériau photocatalytique de type ciment, et l'on a enregistré au niveau de la route une diminution de la concentration des oxydes d'azote atteignant 60 %.
De la même façon, des mesures réalisées au Japon lors de l'utilisation de ciments et de dalles de recouvrement photocatalytiques ont fait apparaître une baisse marquée de la pollution atmosphérique. Les revêtements à base d'oxyde de titane sont meilleurs car ils permettent de couvrir une surface beaucoup plus importante que le ciment, dans la mesure où ils peuvent être appliqués tant sur les bâtiments que sur le mobilier urbain.
Ces nouveaux matériaux et revêtements constitueraient de précieux outils qui pourraient permettre à l' union européenne d'atteindre l'objectif de ramener les concentrations de NOx à moins de 21 ppm d'ici à 2010.
Source : Communautés européennes