L'interdiction des techniques de pêche les plus destructrices dans les aires marines protégées entraînerait des bénéfices nets dès la quatrième année de son entrée en vigueur. Telle est la conclusion à laquelle parvient une analyse socio-économique (1) réalisée par la News Economics Foundation à la demande de l'ONG européenne Seas at Risk.
Au bout de treize ans d'interdiction, chaque euro dépensé rapporterait 3,41 euros : en vingt ans, cela entraînerait un gain net cumulé de 8,4 milliards d'euros, explique France Nature Environnement (FNE) dans un communiqué. L'interdiction des techniques destructrices des fonds marins (chalut de fond, sennes démersales, chaluts à la pêche et à panneaux, pêche à la drague) aurait donc non seulement des effets directs sur la biodiversité mais produirait également rapidement des effets économiques. L'étude met en avant de nombreux avantages liés à ces interdictions : création de nouvelles activités de loisir, poissons plus gros et en plus grand nombre, régulation du climat, propreté de l'eau, piégeage du carbone et protection contre les phénomènes naturels extrêmes.
Alors que la Commission européenne travaille sur un programme permettant de répondre aux engagements de sa stratégie en faveur de la biodiversité et du Pacte vert pour l'Europe, Seas at Risk l'appelle à prendre en compte les résultats de cette étude. « Nous appelons la Commission européenne à amorcer la suppression de la pratique de pêche destructrice qu'est le chalutage de fond, en commençant par les aires marines protégées et les zones littorales sensibles, dans un proche avenir », conclut Andrea Ripol, responsable des politiques en matière de pêche chez Seas at Risk.